Rappelons-nous les mots de Dom Helder Camara : « Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes, de femmes et d’enfants dans ses rouages silencieux et bien huilés. La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première. La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres. Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. » L’oppression et les violences institutionnelles israéliennes déclenchent les violences révolutionnaires palestiniennes, qui se voient violemment réprimées en retour. L’hypocrisie, la lâcheté et le racisme post-colonial occidental fait semblant de ne rien voir et de ne rien comprendre à la lutte d’un peuple à l’agonie et réduit à des actes de résistance désespérés.
La réponse de l’Occident dans cette situation ? Des condamnations molles en général, pour la forme et faire vite comme si de rien n’était, et le silence radio en ce qui concerne les bombardements de ces derniers jours. Un silence qui vaut complicité. Une complicité de longue date en réalité, l’Europe s’étant corrompue depuis longtemps dans diverses coopérations économiques avec Israël et n’ayant jamais imposé aucune sanction à l’État sioniste, ce en dépit de la violation systématique et chronique du droit international, et des violations graves et répétées des droits humains des Palestiniens. Pour les États-Unis, c’est une coopération économique, diplomatique et militaire qui est à l’œuvre depuis des décennies, Israël constituant un bras armé des États-Unis au Moyen-Orient où leurs intérêts sont nombreux. Mais ces derniers jours, et alors que Gaza est une nouvelle fois sous les bombes, cette complicité des vieilles et jeunes puissances impérialistes dans le crime contre les Palestiniens s’est faite plus éloquente que jamais.
La diplomatie états-unienne, au service de la normalisation d’Israël, et jouant du bâton et de la carotte, vient de pousser les dirigeants des Émirats arabes unis à signer un accord de paix. Coup de bluff en réalité, pour un État qui n’était pas en guerre, double trahison et gros mensonge. Une trahison des Palestiniens évidemment, mais aussi une trahison de plus des dirigeants arabes vis-à-vis de leurs peuples qui soutiennent les Palestiniens. Et un mensonge sur le soi-disant gel du projet d’annexion des territoires cisjordaniens. Cette dernière étant déjà factuelle par la présence de plus de 600 000 colons israéliens qui résident en Cisjordanie, quant à l’annexion de jure, elle n’est que repoussée. En Allemagne, c’est une coopération militaire qui a été organisée le 28 août dernier, baptisée “Blue wings 2020”, elle a vu des avions de chasse allemands et israéliens participer à des exercices conjoints. En France, les pouvoirs publics ne voient aucun problème a laissé le Tour de France se faire instrumentaliser par Israël.
En effet, du 29 août au 20 septembre prochain, L’équipe Israël Start-up Nation participera au Tour de France 2020. Le milliardaire canadien Sylvan Adams, financeur de l’équipe et instigateur de sa participation au tour se revendique fièrement « ambassadeur autoproclamé de l’État d’Israël ». Le milliardaire était déjà l’instigateur du départ du Giro d’Italie à Jérusalem en 2018, et il assure également la présence d’Israël en Formule 1. Sans surprise, ce capitaliste s’accommode très bien des oppressions et des exactions d’Israël. Placardé sur les véhicules et les divers objets publicitaires de l’équipe, le « Start-up Nation » permet d’activer un imaginaire progressiste, moderne et dynamique chez les occidentaux. Il est accompagné du slogan « Tel Aviv Jerusalem » aux couleurs gay friendly, qui, de son coté, active un imaginaire de progressisme sociétal de la société israélienne. Ainsi, le Tour de France, patrimoine sportif français, se laisse donc totalement instrumentaliser par une propagande nationaliste visant à redorer l’image d’un pays et à faire passer en arrière plan les graves crimes dont il se rend responsable. Et les pouvoirs publics ne trouvent rien à y redire. Inimaginable alors même que Gaza est sous les bombes !
Cette instrumentalisation aussi grossière que grotesque est tombée dans le collimateur du mouvement BDS qui a initié une campagne contre la participation de l’équipe israélienne. Certains médias, vecteurs de la propagande israélienne, ont alors cherché à faire passer les membres de BDS pour des antisémites, en réduisant ce terme à la critique de leur nationalisme béat et niaisant en feignant de ne pas voir l’instrumentalisation du Tour de France. Nous condamnons ces tartuffes qui instrumentalisent l’antisémitisme et se font les vrais complices des crimes commis à l’encontre des Palestiniens. Les Jeunes Communistes de la Loire dénoncent le collaborationnisme des puissances impérialistes avec Israël, expriment leur solidarité avec le peuple palestinien, avec la résistance palestinienne et se joignent à la campagne BDS contre cette instrumentalisation du Tour. La colonisation de remplacement ethnique des Palestiniens, l’apartheid, sont des crimes que nous ne laisserons pas passer.