Liberté pour Salah

Salah Hamouri; Lettre de Jean Claude Lefort à Alain Juppé…

Monsieur le Ministre d’Etat,

Dans votre réponse, en date du 15 mars, au député Patrick Braouezec qui vous interrogeait sur le cas de Salah Hamouri, vous affirmez clairement que celui-ci « n’a commis aucun crime » et qu’il ne « constitue pas un danger pour Israël ». Vos écrits sont à rapprocher des propos tenus en juin dernier devant Madame Denise Hamouri, la mère de Salah, par le Conseiller diplomatique du Président de la république, M. Jean-David Levitte, indiquant clairement que la détention de Salah était « arbitraire ». Tout cela confirme ce que nous ne cessons de dire, depuis des mois et des mois, à savoir que notre compatriote est bien innocent et qu’il est emprisonné injustement depuis 2005 pour des raisons uniquement politiques. C’est le seul détenu politique français à l’étranger. Dans ces conditions où l’innocence de notre compatriote est établie, il ne devrait être qu’une attitude possible : agir sans perdre une seconde, avec une détermination sans faille, pour obtenir sa libération immédiate et sans conditions. Or ce n’est pas le cas, c’est le moins qu’on puisse dire. Et pour tenter de « justifier » cette attitude vous avancez trois considérants qui n’ont strictement aucune consistance.

1. Vous indiquez que rien ne peut se concevoir pour vous hors « le respect de l’indépendance de la justice d’Israël. » Mais comment pouvez-vous considérer que les tribunaux militaires israéliens sont partie prenante de « la justice d’Israël. » ? Ce sont des tribunaux d’exception qui accompagnent et renforcent l’occupation illégale par Israël des Territoires palestiniens. Cette occupation est universellement condamnée. Et ces tribunaux militaires sont tout aussi illégitimes que le tribunal de Clermont-Ferrand qui, en août 1940, condamna à mort par contumace le général de Gaulle parce qu’il avait choisi la résistance et non pas la collaboration. Ce dernier déclara d’ailleurs, apprenant cette sentence, qu’elle était « nulle et non avenue ». Mais c’était le général de Gaulle, il est vrai…

De plus, dès lors qu’un Français était ou est victime d’un arbitraire judiciaire aux yeux des autorités de notre pays, celles-ci ne se privent pas d’interférer publiquement, jusqu’à tendre les relations diplomatiques avec le pays concerné. Le dernier cas en date c’est le Mexique qui n’est pas un Etat en guerre et qui n’a pas jugé notre compatriote devant un tribunal militaire d’exception. Vous n’avez pas hésité à « commenter » et à ignorer « l’indépendance de la justice » mexicaine. Pourquoi en va-t-il autrement pour Salah Hamouri dès lors qu’il est innocent et ceci sans hésitation possible ? Pourquoi ? Parce que c’est Israël ? Ce pays peut donc tout se permettre sans que cela ne vous émeuve ? Les droits de l’Homme, selon vous, vaudraient partout sauf dans un endroit sur cette planète : en Israël ? C’est intenable.

2. A cela qui vous disqualifie gravement, ainsi que notre pays dans cette région du monde, vous ajoutez une contrevérité absolue. Selon vous Salah Hamouri n’aurait pas déposé de demande de « remise de peine ». C’est totalement faux. Une demande de remise de peine a bien été présentée aux deux tiers de sa peine accomplie. Sa libération a été refusée, le 26 juillet 2009 – vous lisez bien : en 2009 – par une commission militaire israélienne. Motif invoqué : « Salah n’était pas guéri ». Je crois pouvoir dire qu’il n’est pas près de « guérir », Monsieur le Ministre. Salah refuse en effet politiquement, de manière non violente, l’occupation par une force étrangère du pays qui l’a vu naître et en particulier de la ville où il réside : Jérusalem-Est. Voilà pourquoi il est en prison. Il dit « Non ! » à l’occupation. Cela devrait lui valoir les honneurs de la France.

3. Non seulement il subit un emprisonnement inique depuis plus de 6 ans mais il devrait en plus, selon vous, s’humilier totalement et prononcer des « regrets » qui seraient, écrivez-vous, « nécessaires » ! Des regrets pour quoi ? Parce qu’il refuse l’occupation de la Palestine ? Si quelqu’un devait prononcer de profonds regrets c’est Israël. Certainement pas lui. Et s’il devait regretter quelque chose c’est l’inaction de la France et son soutien de facto de l’occupation israélienne. Mais votre posture et votre inaction face à ce déni de justice que finalement vous « couvrez » depuis des années ne nous décourageront pas pour autant. C’est qu’à votre différence nous avons la justice et le droit avec nous ! Impossible en France d’arrêter ces valeurs de s’exprimer. Vous n’y parviendrez pas, Monsieur le Ministre !

Plus que jamais nous agirons pour que notre compatriote soit libéré car il n’a strictement rien à faire en prison où l’on tue sa jeunesse et où le droit se fracasse dans un silence assourdissant et peu glorieux des autorités françaises.

Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre d’Etat, en l’expression de mes salutations distinguées.

Jean-Claude Lefort

Député honoraire

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Incohérences diplomatiques

(source : lepost.fr)

Chacun a désormais entendu parler de Florence Cassez. Cette jeune Française, condamnée à 60 ans de prison au Mexique pour une sombre affaire de complicité d’enlèvement.

Sur ce dossier on vient de voir du beau monde monter au créneau : Michèle Alliot-Marie qui a parlé d’une « décision inique », Frédéric Mitterrand qui, rappelant que « la France n’abandonne jamais ses ressortissants », a déclaré que « le procès s’était déroulé dans des conditions suspectes ». Quant à Nicolas Sarkozy qui a reçu à 10 reprises les parents de la jeune femme, il demandait son transfèrement en France et voulait lui dédier l’année de Mexique avant que le gouvernement du Mexique ne refuse sèchement et ne se retire des manifestations envisagées dans ce cadre.

On peut comprendre la mobilisation des autorités de l’Etat devant une telle condamnation. On ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec la mobilisation de ces mêmes autorités dans le cas d’un autre Français, Salah Hamouri, lui aussi condamné par un Etat avec qui la France entretient des relations diplomatiques… Israël.

Salah

Et de constater quelques éclairantes différences de comportement. Salah a été condamné par un tribunal militaire d’une force d’occupation, avec un dossier vide. La durée de sa peine a été fixée à 7 ans parce qu’il a accepté, sur le conseil de son avocat, un arrangement pour en éviter le double.

Bernard Kouchner, en son temps, en a conclu qu’il avait reconnu les faits et que lui-même ne pouvait intervenir sur le fond, Salah ayant été jugé par un Etat de droit.

Quant à Michèle Alliot-Marie, elle répondait le 5 janvier à Jean-Claude Lefort (Président de l’Association France-Palestine Solidarité) qu’il « ne (lui) appartient pas d’intervenir ou même de commenter les procédures judiciaires d’un Etat souverain ».

La mère de Salah, malgré ses demandes répétées, n’a jamais été reçue par Nicolas Sarkozy, lequel n’a pas proposé de lui dédier le salon du livre israélien.

Ne parlons pas d’hypocrisie ou de complicité et laissons à chacun le soin de tirer les conclusions qui s’imposent de ce bel exemple d’impartialité de l’Etat.

>> Comité national de soutien à Salah Hamouri << Monique Cerisier ben Guiga, Sénatrice représentant les Français établis hors de France : Lettre au président de la République et Pétition Internet pour Salah Hamouri.

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Appel à l’action

Depuis le début de l’année et plus particulièrement depuis le mouvement contre la réforme des retraites, une lassitude s’empare des jeunes. Ils se démobilisent, démotivés après ce qu’on peut appeler très objectivement un cuisant échec, notament avec le passage en force de la réforme de l’éducation l’an dernier. Le poids de l’administration, des familles, entraîne une démobilisation énorme. Ceci est très compréhensible, si l’on considère que le gouvernement nous laisse manifester “à notre guise” tout en restant sourd à nos revendications. Evidemment il reste la répression policière, les cours à ne pas rater pour le bac ou les études, mais tout ça ne devrait pas constituer une menace si la jeunesse, en masse, en majorité, se soulevait pour se faire entendre. Pendant les semaines de grève reconductible au mois d’octobre, la mobilisation était importante, mais la preuve en est qu’elle n’a pas suffit. Tant qu’il y aura des gens pour rester chez eux et se taire, pour aller en cours, notre combat manquera d’une part de crédibilité.

Pour ceux qui choisissent de rester à la maison, même si vous êtes conscients comme une grande partie de la population que le système réduit, écrase vos droits, même si vous y pensez, sachez que votre comportement soutient d’une manière ou d’une autre, par votre inaction, le gouvernement dans sa lutte contre les acquis sociaux, même si vous le dénigrez fortement.

Aujourd’hui, un étudiant qui bénéficie de peu de moyens financiers peut rencontrer de plus en plus de problèmes à trouver un logement. L’éducation gratuite et pour tous, serait-ce encore un acquis menacé ? Ensuite, vous avez peut-être remarqué que de moins en moins de médicaments sont remboursés, et que leur prix augmente même pour certains. Nous devrons bientôt nous battre pour conserver la sécurité sociale. Et si l’on ne fait rien, peut être que dans quelques années, les retraités, qui auront un revenu bien plus dérisoire encore que ceux de notre génération, et qui auront pourtant travaillé toute leur vie, ne pourront plus se soigner. La population vivant en dessous du seuil de pauvreté, qui est très nombreuse, vivra encore plus précairement. Seuls ceux qui en ont les moyens pourront vivre décemment et dignement. Les écarts sociaux se creusent, la situation devient intolérable. On parle très justement de génération sacrifiée à propos de notre jeunesse. Qu’attendons-nous pour faire valoir notre parole dans ce pays où la liberté d’expression n’est remise en cause qu’officieusement ? Peut-on être sûrs d’avoir un avenir, dans ce pays où le gouvernement dont les représentants élus ne répondent pas aux besoins du peuple, manipulés par un système qui ne pense qu’en terme de profit ?

N’oubliez pas, la lutte ne se fera pas sans les jeunes. En Grèce, ce sont les jeunes qui se battent contre le plan d’austérité. En Tunisie, en Egypte, en Lybie et bientôt peut-être en Algérie, ce sont les jeunes qui mènent la Révolution et contribuent à renverser le pouvoir qui les écrase en leur faveur.

Nous avons tous des parents inquiets à l’idée que leurs enfants ratent les cours. Nous avons tous un établissement dont l’administration nous afflige pour cause d’absences trop fréquentes. Nous avons, tous, des études ou un bac à réussir, un avenir à assurer. Mais n’oublions pas qu’il y a encore un espoir de faire changer ces réformes destructrices en notre faveur. A condition que la jeunesse entière se soulève et choisisse d’apporter sa voix et sa présence en manifestations. Celles-ci auront du poids lorsque nos dirigeants se rendront compte que tout un peuple proteste, uni pour la même cause.

Ce qui se passe en France actuellement, comme dans de nombreux pays européens, on l’appelle une dictature. Ce gouvernement sourd au peuple n’a plus de démocratique que le nom, il est de notre devoir de faire changer les choses, de remanier le système en notre faveur. De nos jours, l’individualisme empêche chacun de descendre dans la rue s’il n’est pas directement concerné par le problème qui est pourtant devenu d’ordre universel. Ceux qui refusent de le voir sont des obstacles à ce changement de situation.

Chacun, riche ou pauvre, jeune ou moins jeune, politisé ou déçu par la politique dont les représentants véreux mentent sur la situation du pays, chacun a le devoir de se conscientiser par rapport à un système qui détruit les droits de tous et emploie de plus en plus de moyens pour parvenir à ses fins (je pense notament aux répressions policières qui sévissent en manifestations et à tout autre moment).

La lutte ne se fera pas sans ces gens qui doivent choisir de se battre à nos côtés dans la rue plutôt que d’écouter leur administration ou de privilégier quelques heures de cours qui risquent d’être perdues, pour un diplôme qui ne rime plus à rien.

Je ne vous parle pas en tant que jeune communiste. Je ne me bats pas exclusivement au nom d’une organisation politique, mais au nom de ma propre conscience, de mon respect pour les valeurs humaines et pour les droits dont chacun doit bénéficier. L’injustice que subit la majorité du pays me révolte, l’ignorance des jeunes et de la population en générale me révolte. Un ras le bol général se manifeste en toute personne sensée ou non en France. Ne laissons pas cette voix tapie au fond de nous. Réveillons nous pour que tous les hommes naissent et restent égaux comme le défend notre devise, née de la Révolution.

Mélissa.

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Révolutions arabes

Tunisie, Egypte, Lybie… Depuis début 2011, on assiste à une drôle de passion des médias occidentaux pour l’actualité dans le “monde arabe”. Les faux-curieux et bien-pensants en tout genre ne veulent surtout pas perdre une miette des événements. Totalement hypocrite ou gravement ironique? Profondémment risible en tout cas. Médias et dirigeants d’Europe comme d’Amérique du Nord ont ignoré ces peuples pendant plusieurs décennies, et aujourd’hui ils sont pris d’un étrange engouement pour ce qui leur arrive. Des révolutions! s’écrient-ils en contemplant le “spectacle”. Mais c’est sans doute qu’ils n’ont pas bien prêté attention aux sages conseils d’Aimé Césaire : « et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur, car la vie n’est pas un spectacle, car une mer de douleurs n’est pas un proscenium, car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse ».

Ces mers de douleurs et ces hommes qui crient ont été ignorés trop longtemps (et de nombreux autres le sont encore, comment ne pas évoquer ici la souffrance du peuple palestinien?), et plus qu’ignorés : cautionnés! Quoi, nos dirigeants occidentaux seraient-ils en plein déni? Nous ne pouvons faire l’impasse sur ça. Faut-il rappeler à tous que ces pays étaient jusqu’à ces derniers mois considérés comme de “vieux amis”, des “Etats modérés” dans le monde arabo-musulman? Le vilain mot de “dictature” n’y était-il pas exclusivement réservé à l’Iran (après la destruction de l”effroyable tyrannie” de Saddam Hussein en Irak)? Il y avait donc d’autres dictatures dans cette région? Et nos médias, dans notre “exemplaire démocratie”, nous l’auraient caché?

Il y a finalement quelque chose de malsain et d’indécent à les voir s’extasier chaque jour (et je n’avance là rien d’inconnu : il n’y a plus un JT depuis la Révolution du Jasmin en Tunisie qui ne pose la question “à qui le tour?”, qui ne s’amuse à rayer le nom des dictateurs qui tombent les uns après les autres, faisant reportage sur reportage pour nous montrer “le prix de la liberté” au travers de photos “choc” où l’on voit s’amonceller les corps des opposants de Kadhafi…) alors qu’ils ont fait régner la loi du silence pendant tant d’années sur ce qu’il se passait là-bas. Sarkozy lui même reconnaissait n’avoir pas suffisamment pris en compte “la désespérance et la souffrance du peuple Tunisien”. Depuis 23 ans? Les pays du Nord ont-ils seulement voulu faire l’effort de s’y intéresser? Comme tous les autres grands dirigeants de ce monde, rien d’étonnant à ce que notre cher président ait fait abstraction de l’oppression des peuples… C’est édifiant comme l’argent, les armes et le pétrole peuvent acheter les relations diplomatiques. Voyez plutot, ils avaient l’air de bien s’entendre :

Sarkozy-Ali1 Berlusconi-Ali avec Ben Ali…

Moubarak1 Moubarak2 avec Moubarak…

Kadhafi1 Kadhafi2 et Kadhafi, aussi!

D’autres réflexions s’offrent à nous sur ce sujet. Il y a deux écueils dans lesquels nous devons éviter de basculer. D’abord, un misérabilisme nauséabond qui nous pousserait à réclamer un soutien des forces occidentales dans ces régions du monde ; nous savons pertinemment qu’une intervention étrangère en Lybie (en particulier avec l’OTAN) n’amènerait rien de bon. Nous commetrions une grave erreur en soutenant “l’ingérence démocratique” en Lybie. Pour preuve il suffit de se pencher sur ce que les Etats-Unis ont apporté à l’Irak depuis 2003. J’ai la profonde conviction, malheureusement, que les Egyptiens et les Lybiens ne tarderont pas à se “faire voler” leur révolution. Pour les Tunisiens, gardons espoir, rien n’est encore joué. Par contre, la CIA fera bien rapidement ce qu’elle a à faire en Egypte (avec les résultats qu’on sait. Pinochet n’est pas arrivé seul au pouvoir en 1973), et les forces armées américaines sont déja en train de se déployer pour “venir en aide” aux Lybiens. Et quelle aide! Installer un gouvernement qu’ils auront bien pré-sélectionné, réinstaurer une main-mise des Nords sur le pays, et piller gentimment les ressources en pétrole dont il dispose… En ce sens, on ne peut reprocher à Kadhafi d’avoir prévenu le peuple Lybien de ce qui risque d’arriver avec la venue des occidentaux. Il n’aura pas eu faux sur toute la ligne, c’est déja ça ; nos dirigeants n’auront pas eu ce talent. Le second écueil dans lequel nous devons aussi éviter de tomber est la phobie islamiste. Cette crainte est infondée. Elle sert seulement les gouvernants et médias des Nords (faisant ainsi particulièrement le jeu de l’extrême-droite qui en profite pour nous glisser au passage quelques palabres sur une sorte de “retard chronique” des peuples musulmans). Ils justifient leur main-mise sur les pays arabo-musulmans par la peur du “risque islamiste”. Belle justification! Si seulement elle tenait. Certes, nous entendons parfois des “Allah Akbar” à chaque nouvelle petite victoire des insurgés contre le pouvoir en place, mais a-t-on vu, dans les manifestations tunisiennes comme sur les barricades lybiennes, des intégristes brandir le Coran et réclamer un régime théocratique? Pas une seule fois. Alors que cessent ces excuses, elles ne sont pas valables, et qu’enfin on laisse les peuples décider pour eux-mêmes!

Les Jeunes Communistes de la Loire témoignent tout leur soutien aux Tunisiens, Egyptiens, Lybiens, et autres peuples du monde qui luttent pour la liberté et la justice. Il faut également saluer leur courage, et espérer qu’il inspirera tous les autres opprimés à se soulever pour écrire leur vision de l’avenir sur les pages encore blanches des futurs livres d’Histoire!

Non à une intervention en Lybie

“Les prolétaires n’ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner. Prolétaires de tous les pays, unissez-vous!” K. Marx

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Pas terroristes!

Hélène, jeune communiste lycéenne de 17 ans, a été convoquée le 4 Février 2011 avec son frère au commissariat du 99 bis cours Fauriel de St Etienne. Il s’agit de la 4ème communiste qui est convoquée à cause de son engagement pendant la mobilisation contre la réforme des retraites d’octobre dernier.

Bien que les manifestations stephanoises n’aient connu aucun débordement et que nous y ayons largement contribué en assurant la sécurité du cortège jeune avec l’aide de la CGT, nous sommes traités comme des délinquants. Nous ne sommes pas des casseurs, nous sommes des militants opposés au système en place et aux réformes de ce gouvernement. Nous n’avons fait que relayer la voix de plus de 70% des français en participants à des actions décidées dans l’unité par les travailleurs, les étudiants et les lycéens. Nous sommes responsables et nous voulons avoir le droit de nous exprimer et de manifester comme le garantissent les lois de la République. Nous dénonçons toutes ces intimidations, sachez quelles ne font que renforcer nos convictions. Ainsi, dans l’optique des poursuites éventuelles décidées envers nos camarades, nous allons constituer un comité de soutien. Nous invitons toutes les organisations à venir le rejoindre mais aussi tous les citoyens qui se sentent concernés.

Les JC de la Loire

Répression

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L’onde de choc

L’onde de choc de la liberté et de l’aspiration à la démocratisation et à la justice parcourt le monde arabe. De Tunisie, d’Égypte, d’Algérie, de Jordanie, du Yémen, les jeunesses, les travailleurs, les pauvres sortant des bidonvilles bravent, avec un admirable courage, des dirigeants autocrates, cupides, corrompus, accapareurs, exploiteurs, protégés par des polices armées de balles nord-américaines ou européennes.

En Tunisie et maintenant en Égypte, 
les peuples prennent conscience que leur unité et leur force sont supérieures à celle des régimes 
qui les ont dominés depuis tant d’années. L’arsenal répressif, 
policier, judiciaire, le plus puissant ne peut empêcher 
le renversement des régimes antidémocratiques, autoritaires et dictatoriaux. Nous souhaitons cependant que ce ne soit pas le capitalisme le plus débridé, avec de nouveaux oligarques tout aussi autoritaires, qui soit choisi. 
Derrière le prétexte 
d’une prétendue stabilité de cette partie 
de la planète, il y a la volonté de préserver coûte que coûte un ordre capitaliste qui tire sur les foules. L’intolérable islamisme intégriste leur sert de repoussoir et de justification, alors qu’il trouve son terreau dans une pauvreté qui condamne près de la moitié des Égyptiens à vivre avec moins de deux dollars par jour, sous le joug de régimes autoritaires et militarisés.

La crise mondiale et la spéculation, qui renchérit anormalement les prix alimentaires, auront accéléré le déclenchement des révolutions. 
La stratégie de la peur développée par au moins deux régimes, à Tunis et au Caire, vient de se retourner contre ses dirigeants, qui ne devaient leur salut qu’à des élections truquées et à la complicité des États-Unis 
et des institutions européennes. Ces prétendues « démocraties » occidentales qui auront tout fait pour couvrir ces régimes. Elles n’empêcheront pas les peuples de faire l’histoire. Ceux-ci ne doivent pas non plus 
se laisser impressionner par l’oligarchie capitaliste qui vient, avec ses agences de notation, d’abaisser la note de la Tunisie. Plutôt une dictature protégeant le capital que la liberté, disent-elles. […]

Les humiliations, les dominations, les guerres infligées aux Palestiniens ont leur part aussi dans les mouvements populaires arabes, qui n’en peuvent plus des silences et complicités de leurs gouvernants. Au cœur même de ces révolutions se joue un bras de fer pour sauver le capitalisme. Les États-Unis et les forces de l’argent y sont très actifs. Puissent ces peuples trouver par eux-mêmes, avec leurs organisations syndicales, démocratiques et progressistes, des voies originales de changement et d’émancipation comme l’expérimentent les peuples latino-américains.

L’onde de choc aura de multiples conséquences dans ces pays, mais aussi sur les politiques européenne et mondiale. Elle nous concerne très directement. Nous en sommes solidaires.

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Halte au Front National

La montée de l’extrême droite en Europe est une réalité qui nous concerne tous. Fruit à la fois d’un désespoir global face à une crise économique sans précédent, et d’une manipulation médiatique orchestrée par la bourgeoisie, les organisations fascistes tentent d’accéder au pouvoir, non sans mauvais résultat. N’oublions pas l’Histoire : après la crise de 29, Mussolini en Italie et Hitler en Allemagne prennent la tête de l’Etat, avec les conséquences que l’on connaît. Or, à l’issue du premier tour des élections régionales de mars 2010, le journal Le Monde titrait : « succès de la gauche, sursaut du FN ». Dans notre région, le FN obtenait 14%. L’abstention, elle, grimpait à 57%.

Quelles causes ? Quelles logiques ?

De toute évidence, l’abstention et le vote d’extrême droite sont voulus. La stratégie ? On désinforme le peuple et on le dégoute du monde politique. Qu’un citoyen sur deux n’aille pas voter, que le racisme et le rejet de l’autre soit cultivé, cela ne peut que renforcer l’individualisme grandissant et la concurrence entre nous tous. Cela ne peut que freiner le développement des solidarités et empêcher les luttes populaires, dans des périodes d’austérité pour les peuples, de triompher. Cela ne peut que bénéficier au système en place et aux détenteurs du pouvoir, à savoir le capitalisme et ses grands actionnaires. Marine Le Pen était invité déjà le 07 Avril 2010 chez Guillaume Durand à 22h10 sur une chaîne publique. Plus récemment, le Congrès de son parti était surmédiatisé. La Tribune Le Progrès faisait sa une avec l’équipe du FN qui partait en campagne pour les prochaines cantonales dans la Loire. Mais quand la presse bourgeoise, les médias de masse, vont-t-ils s’arrêter ?

L’Occident en guerre contre le monde arabe ?

Ou les capitalistes à la recherche de nouveaux marchés juteux ?

Tout comme la pauvreté, si le racisme est toujours présent c’est parce qu’il n’a jamais était combattu par le capitalisme : il le maintient et s’en nourrit.

Inversement, c’est parce qu’elle diffuse en permanence l’idéologie capitaliste que notre société est raciste. Le système étant fondé sur des rapports d’exploitation et de « chacun pour soi », le partage, le travail en commun, la solidarité sont des notions marginales.

Anti-FN1
NE NOUS LAISSONS PAS FAIRE !

FACE A LA DROITE ARROGANTE ET RACISTE,
JE M’ORGANISE !

LORS DES PROCHAINES ELECTIONS CANTONALES,

UN SEUL VOTE UTILE : LE VOTE COMMUNISTE !

Anti-FN2

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Dimitri, retour de Grèce

Grèce

Pour ne pas répéter ce que l’on sait déjà sur les raisons et le processus économique qui ont amené la « crise » en Grèce je vais me contenter de donner mon point de vue sur la situation que nous vivons au quotidien.

Avant toute explication il est important de retenir une chose, à mon sens primordiale, dans l’analyse de la situation. Les mesures engagées par le gouvernement semblent avoir été programmées bien avant l’intervention du FMI en Grèce, dans l’attente simplement d’un prétexte pour les enclencher. Le simple déroulement des faits donne toutes les raisons de penser qu’un plan avait été préparé et établi depuis plusieurs années, depuis le traité de Lisbonne, voire depuis Maastricht. Les élections anticipées d’octobre dernier apparaissent ainsi comme une simple étape d’un processus pré-établi. Le changement de gouvernement fut dans les faits une passation de pouvoir, du parti Nea-Democratia aux socios-démocrates du PASOK. Tout mène à penser que la classe bourgeoise dirigeante a organisé la prise de pouvoir du PASOK dans un seul et unique but : faire croire au peuple que les mesures prises sont « sociales », du fait qu’elles sont mises en place par un gouvernement « de gauche ».
La Grèce est un des seuls pays d’Europe qui a réussi à limiter la casse de ses acquis sociaux lors des dernières décennies. Ces effets d’annonces qui terrifient le peuple Grec sont une aubaine pour la bourgeoisie, qui s’en sert à présent pour manipuler le peuple Grec et lui faire accepter les pires réformes.

Comment la politique d’austérité nuît directement aux travailleurs :

Le système des salaires en Grèce est très différent du système Français. Environ un tiers du salaire d’un travailleur se compose de primes : primes de Noël, de Pâques, de déplacements, de travail de nuit, treizième ou quatorzième mois, et toutes sortes de petites primes parfois assez insignifiantes. Aujourd’hui, ces primes sont supprimées, et ce depuis plusieurs mois déjà. Une infirmière touchant 900 euros par mois, par exemple, ne touche désormais plus que 680 euros. Un architecte fonctionnaire, touchant 18000 euros sur l’année, perd 6000 euros de primes, soit environ trois mois de salaire.
La situation est catastrophique dans les organismes culturels et associatifs. Les subventions arrivent au compte goutte : pour les établissements les plus instables financièrement, aucune aide ne parvient depuis janvier, et aucun salarié n’a été payé depuis. Les recours prud’homaux sont vains vu le nombre de dossiers en attente de traitement.
Le secteur privé subit également ; les entreprises voient leurs cahiers de commandes se vider, ce qui engendre retards de paiements ou non paiements des salariés, chômage partiel ou licenciements, coupures des primes et compléments de salaires.
Il faut ajouter à ce climat la hausse de la TVA, qui passe désormais à 23% sur le tabac, l’alcool et l’essence (1€82 le litre de sans plomb le vendredi 14 mai, par exemple), le rallongement de la durée des cotisations retraites, la casse du service de sécurité sociale, les licenciements qui commencent à se multiplier et la démolition du code du travail. Si la situation en reste là, le peuple Grec va mourir en payant leur crise.

Pour se donner une idée de la gravité de la situation, il convient de préciser que le coût de la vie en Grèce, depuis le passage à l’euro, avoisine désormais celui de la France. Les factures et loyers demeurent de plus en plus souvent impayés, les prêts bancaires ne sont plus forcément remboursés. Le scepticisme des jeunes pour l’avenir est terrible. Beaucoup espèrent pouvoir partir travailler à l’étranger, sans grandes illusions cependant.

En réduisant les causes de la crise économique à une question de gestion du système, le gouvernement nie ou dissimule la véritable raison : le capitalisme lui-même.

Le premier Ministre Grec Yorgos Papandreou multiplie les appels à « l’union sacrée » mais comment unir les travailleurs qui paient la crise aux capitalistes qui en profitent? Chaque jour le mouvement se renforce. Beaucoup de camarades perdent leur emploi au simple motif qu’ils participent au mouvement de grève (dans cette situation de panique le respect du code du travail est apparemment un terme oublié), mais les communistes se doivent d’être des modèles de combativité : les solutions à la crise existent.
La crainte que nous pouvons avoir est que les peuples d’Europe croient en la propagande capitaliste et que les travailleurs s’accusent entre eux. J’ai ainsi pu assister à certaines discussions préoccupantes, où une mère de famille par exemple accusait l’institutrice de son enfant d’avoir un salaire beaucoup trop élevé, et de participer ainsi à la dette de l’Etat. Pire encore : un jeune employé affirmant que la crise est due au « vol » des emplois par les immigrés qui acceptent de travailler pour des salaires moitié moindre dans un pays ou le travail au noir est plus que courant. Notre rôle en tant que communistes Européens est de faire comprendre au peuple que les responsables de la crise sont les capitalistes, que ce n’est pas à nous de payer leur crise et qu’une alternative à ce système est possible.

Depuis plusieurs mois déjà les grèves s’organisent et le mouvement prend de l’ampleur chaque jour.

Les médias grecs diffusent les scènes de violences comme l’incendie d’une agence de la Marfin banque (trois employés de banque sont tragiquement décédés dans l’incendie, alors même que le responsable de l’agence était pertinemment conscient du caractère potentiellement dangereux de la manifestation, mais avait préféré simplement baisser les rideaux de l’agence, laissant ses employés travailler pendant le passage du cortège des autonomes), stratégie visant évidemment à dissuader les manifestants de participer aux rassemblements, et donc à faire l’impasse sur les revendications populaires.
Ce samedi une grande manifestation nationale à été organisé par le Parti Communiste Grec (KKE) à Athènes. Une manifestation qui fut une démonstration de force du PC grec dont la Première Secrétaire Aleka Papariga a affirmé que les communistes sont prêts à riposter à toutes les attaques à l’encontre du peuple. Un rassemblement qui se voulait internationaliste avec l’accueil de délégations communistes venues de nombreux pays. L’idée d’une action Européenne d’ampleur contre les plans d’austérité imposés par l’Union Européenne et le FMI commence à se préciser.

KKE

Cette année universitaire passée en Grèce me permet d’affirmer que la force révolutionnaire de résistance la plus à même de mener le peuple Grec au combat est le KKE, force politique puissante et très organisée qui a toujours eu -contrairement au Synaspismos signataire de Maastrish- une politique claire, jamais influencée par la social-démocratie.
Sachez également que le peuple grec est très sensible à nos manifestations de soutien en France: il est indispensable de montrer notre solidarité et notre compassion face à l’injustice qu’il subit. La résistance Grecque se doit d’être victorieuse si elle veut donner l’espoir aux peuples d’Europe. Nous vivons aujourd’hui un tournant historique, c’est a notre génération de relever le défi qui se pose a nous. D’ici là, bonne lutte ! Hasta siempre !

Dimitri

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La révolution en Islande?

Aussi incroyable que cela puisse paraître, une révolution démocratique et anticapitaliste a lieu en Islande en ce moment même, et personne n’en parle, aucun média ne relaie l’information, vous n’en trouverez presque pas trace sur « Google »: bref, le black-out total.

Depuis cette crise dont elle est loin d’être remise, l’Islande a connu un certain nombre de changements assez spectaculaires, à commencer par la nationalisation des trois principales banques, suivie de la démission du gouvernement de droite sous la pression populaire.

Pourtant, la nature des évènements en cours en Islande est sidérante : un Peuple qui chasse la droite au pouvoir en assiégeant pacifiquement le palais présidentiel, une « gauche » libérale de remplacement elle aussi évincée des « responsabilités » parce qu’elle entendait mener la même politique que la droite, un référendum imposé par le Peuple pour déterminer s’il fallait rembourser ou pas les banques capitalistes qui ont plongé par leur irresponsabilité le pays dans la crise, une victoire à 93% imposant le non-remboursement des banques, une nationalisation des banques, et, point d’orgue de ce processus par bien des aspects « révolutionnaire » : l’élection d’une assemblée constituante le 27 novembre 2010, chargée d’écrire les nouvelles lois fondamentales qui traduiront dorénavant la colère populaire contre le capitalisme, et les aspirations du Peuple à une autre société.

Alors que gronde dans l’Europe entière la colère des Peuples pris à la gorge par le rouleau-compresseur capitaliste, l’actualité nous dévoile un autre possible, une histoire en marche susceptible de briser bien des certitudes, et surtout de donner aux luttes qui enflamment l’Europe une perspective : la reconquête démocratique et populaire du pouvoir, au service de la population. Depuis le samedi 27 novembre, l’Islande dispose d’une Assemblée constituante composée de 25 simples citoyens élus par leurs pairs. Son but : réécrire entièrement la constitution de 1944 en tirant notamment les leçons de la crise financière qui, en 2008, a frappé le pays de plein fouet.

Source: www.parisseveille.com

Un jour, il y a quelques mois, un anglais passant par Paris, rencontré à la librairie Lady Long Solo, nous alertait sur la révolution en Islande. Quelle révolution ? On n’en entend parler nulle part. Une rapide recherche google ne donne rien du tout, aujourd’hui, ni en associant le mot « révolution », ni même « crise », où l’on ne trouve que des détails sur la crise financière, effectivement à l’origine de cette révolution dans ce pays d’à peine plus de 300 000 habitants, classé au deuxième rang mondial sur l’indice du développement humain, l’IDH, derrière la Norvège, à la veille de la crise de 2008. Confronté alors à la faillite brutale du système bancaire, le peuple était descendu dans la rue. Du jamais vu au pays des jeysers d’eau chaude. La droite avait aussitôt dû céder la place à la gauche. Et, pour commencer, les banques avaient été nationalisées. Notre informateur anglais en avait entendu parler pour les projets législatifs de liberté totale pour internet, tels que des sites anglais pensaient à s’héberger là. Plus encore, il insistait pour parler d’une véritable révolution, sans pouvoir la décrire plus, mais s’étonnant qu’on n’en ait jamais entendu parler. Cherchant alors avec obstination, on a fini par voir des images du palais présidentiel assiégé par la foule. Et on comprenait que le pauvre malheureux flic, tout seul devant le palais présidentiel, ait rapidement dû se rendre sous la pression. Les insurgés, néanmoins pacifiques, n’usaientt que de casseroles et autres objets bruyants, selon la méthode argentine du cacerolazo, qui a su s’avérer très payante aussi là-bas.

Le président avait plié bagage. Un nouveau gouvernement s’était institué. Mais, quelques temps plus tard, celui-ci avait la mauvaise idée de proposer le remboursement de la dette des banques vis-à-vis du Danemark ou de la Grande Bretagne. Le peuple est de nouveau descendu dans la rue. Un référendum sur la question était imposé par volonté populaire, et une petite majorité de 93% rejetait l’accord prévu par les gentils gouvernants. Parmi les informations glanées, une image saisissante de l’agora dans les bains publics chauds, où le peuple s’assemble tous les matins pour débattre de comment refaire le monde.

Consécration de cette révolution, l’élection d’une Assemblée constituante, le 27 novembre 2010, événement peut-être plus considérable que la nuit du 4 août 1789 où était votée l’abolition des privilèges, dont on ne se serait pas aperçu sans la vigilance de Truks en vrac, de notre ami B.Bec, du Gers, relayant le CADTM, ou de Jean-Luc Mélenchon, qui trouve là une similitude avec ses propres thèses constitutionnalistes. Merveille de la désinformation. Un événement aussi considérable qu’une véritable révolution démocratique, telle qu’on n’en a jamais vue en Europe, peut se produire sans que la presse, ni google, ne permettent d’en savoir quoi que ce soit. C’est sûr qu’à l’heure de la consolidation anti-démocratique que vivent la plupart des pays européens, l’exemple islandais ne fait pas vraiment l’affaire de nos régimes policiers, qui montrent là encore leur aptitude à verrouiller rigoureusement la conscience collective. On aimerait assurément en savoir plus sur ce cas islandais… Il faut s’imaginer les 25 « simples citoyens » qui vont plancher sur la constitution idéale. Le souffle de l’humanité devrait se retenir. L’on verra probablement qu’il n’est pas difficile de faire mieux que toutes les figures de pseudo-démocraties qui se sont déclinées jusqu’ici sur les cinq continents.

Depuis cette crise dont elle est loin d’être remise, l’Islande a connu un certain nombre de changements assez spectaculaires, à commencer par la nationalisation des trois principales banques, suivie de la démission du gouvernement de droite sous la pression populaire. Les élections législatives de 2009 ont amené au pouvoir une coalition de gauche formée de l’Alliance (groupement de partis composé des sociaux-démocrates, de féministes et d’ex-communistes) et du Mouvement des Verts de gauche. C’était une première pour l’Islande, tout comme la nomination d’une femme, Johanna Sigurdardottir, au poste de Premier ministre. Très vite, le nouveau gouvernement se trouve face à un problème épineux : le règlement aux Pays-Bas et au Royaume-Uni d’une dette de 3,5 milliards d’euros suite à la faillite d’Icesave, banque en ligne dont les opérations étaient tournées principalement vers ces deux pays. Sous la pression de l’Union européenne, à laquelle les sociaux-démocrates souhaiteraient adhérer, le gouvernement fait voter en janvier 2010 une loi autorisant ce remboursement, ce qui reviendrait, pour chaque Islandais, à débourser pendant huit ans une somme d’environ 100 euros par mois. Mais le président de la République refuse de ratifier la loi, dont le texte est alors soumis à un référendum. À plus de 93%, les Islandais votent contre le remboursement de la dette (6 mars), et depuis le problème reste en suspens.

C’est dans ce contexte que l’Islande décide de modifier sa constitution, qui en fait n’a jamais été vraiment rédigée : lorsqu’en 1944 la république avait été proclamée, on s’était contenté de recopier dans les grandes lignes la constitution du Danemark, pays dont l’Islande dépendait depuis plusieurs décennies. C’est donc une nouvelle constitution qu’il s’agit d’écrire entièrement, et pour cela on a décidé de faire confiance au peuple souverain. Il y a eu d’abord un appel à candidatures (tout le monde pouvait se présenter à l’exception des élus nationaux, à condition d’avoir dix-huit ans révolus et d’être soutenu par au moins trente personnes) auquel ont répondu 522 citoyennes et citoyens. C’est parmi eux qu’ont été élus les 25 constituants. Ces derniers commenceront à se réunir à la mi-février et rendront leur copie avant l’été. Parmi les propositions qui reviennent le plus souvent, on peut noter la séparation de l’Église et de l’État, la nationalisation de l’ensemble des ressources naturelles et une séparation claire des pouvoirs exécutif et législatif. Certes, l’Islande n’est qu’un petit pays d’environ 320 000 habitants. Elle donne cependant là une belle leçon de démocratie aux grands États dont la France : songeons que, dans notre pays, la réforme constitutionnelle de 2008 a été entièrement rédigée à l’Élysée, et que les parlementaires ne l’ont adoptée qu’à deux voix près après avoir été soumis pendant des semaines à des pressions intolérables de la part du chef de l’État…

Source : truks en vracs ; CADTM

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Grande Bretagne et Irlande

GB

Au mois de novembre, plusieurs manifestations contre les plans d’austérité se sont déroulées en Grande-Bretagne et en Irlande. La conséquence des mesures annoncées, c’est de faire payer par les citoyens les pertes provoquées par les spéculateurs et par la politique des gouvernements.

Face aux mesures gouvernementales visant à augmenter les frais d’inscriptions d’ici 2012, des milliers d’étudiants se sont réunis dans les rues de Londres, pour contester cette mesure. Première cible des manifestants, les libéraux démocrates, menés par le vice-premier ministre Nick Clegg, qui s’était engagé à ne rien augmenter. En Grande-Bretagne, c’est en juin que le ministre des Finances, George Osborne, avait dévoilé son projet visant à diminuer le déficit budgétaire en cinq ans. Parmi les mesures d’austérité figure la hausse des droits d’inscriptions à l’université.
Phénomène rare en Angleterre, des milliers d’étudiants ont tenu à exprimer leur colère face à une politique de rigueur, creusant encore plus les inégalités. La loi sera présentée dans quelques jours au Parlement, d’ici là les étudiants ont promis de se faire entendre.

Les étudiants payent les erreurs des banques :
Même pas salariés, les étudiants vont devoir endosser la responsabilité d’un système défaillant. La crise économique et financière internationale a eu un impact conséquent au Royaume-Uni, conduisant le nouveau gouvernement de David Cameron, à lancer une série de mesures.
Les étudiants devront faire face à une hausse des frais d’inscription à l’université dans la totalité des établissements du pays. De plus, les dirigeants de certaines facultés seront libres de multiplier par 3 les frais d’entrée. Les montants pourront être fixés à 6.000 livres maximum, soit 7.000 euros l’année. Dans certains cas exceptionnels, stipule le projet de loi, les facultés auront le droit de taxer les étudiants à hauteur de 9.000 livres, soit plus de 10.000 euros.


Leurs voisins Irlandais également dans les rues

Irlande
[ Les manifestants se sont réunis devant le bâtiment central de la Poste à Dublin]

Plus de 100.000 personnes ont manifesté, samedi 27 novembre à Dublin, contre le programme d’austérité annoncé par le gouvernement de Brian Cowen. « Les Irlandais ont accueilli, furieux, le plan de sauvetage de l’UE et du FMI, finalisé hier à Bruxelles », a expliqué Pierre Barbancey, journaliste à “L’Humanité”.
La tension monte entre les forces de l’ordre et les manifestants. Ces derniers refusent le nouveau plan qui prévoit, d’ici à 2014, 15 milliards d’euros d’économies budgétaires et de hausses d’impôts, soit près de 10% du produit intérieur brut (PIB). De plus, les allocations de chômage et familiales seront réduites, tout comme les retraites des fonctionnaires et le salaire minimum, qui devrait connaître une baisse de 12%.
Face à ces mesures draconiennes, le gouvernement va également supprimer 25.000 emplois publics. Les manifestants se sont dits prêts à se mobiliser, « on ne sait pas ce qui va se passer mais une chose est certaine, on va avoir des problèmes, rien qu’à cause des prêts que chacun a pu contracter pour acheter un logement ou une voiture », a déploré un manifestant.

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