Déclaration de soutien au Parti Communiste de Norvège
Le 25 octobre prochain commencera un exercice à grande échelle de l’OTAN, nommé “Trident Juncture”, prévu de durer jusqu’au 23 novembre.
Cet exercice, qui doit se dérouler dans l’Atlantique Nord, en Islande et en Norvège, mobilise près de 50,000 soldats, 150 aéronefs, 65 navires et plus de 10,000 véhicules terrestres ! C’est le plus grand exercice de ce genre depuis 2002.
“Cet exercice réaliste est fondé sur un scénario ayant pour thème une intervention militaire dans le cadre de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord, qui pose le principe de la défense collective.
[…]
Contribuant à la posture défensive de l’Alliance et planifié de longue date, Trident Juncture 2018 accueillera plusieurs observateurs.”
(Etat Major des Armées)
Malgré les déclarations sur la nature “défensive” de l’OTAN, la multiplication de ce genre d’exercice est un échelon supplémentaire dans l’escalade qui mène à la guerre impérialiste !
Ces déclarations, ces exercices servent à faire accepter la possibilité de la guerre, en affirmant de plus en plus l’éventualité d’une utilisation de l’article 5 de la charte de l’OTAN, qui permet à tous ses pays membres de prendre “aussitôt, individuellement et d’accord avec les autres parties, telle action qu’elle jugera nécessaire, y compris l’emploi de la force armée”. L’histoire nous montre que la formation d’alliances soi-disant “défensives” a toujours été un élément préparatif de grandes guerres impérialistes, ces alliances n’attendant plus que le prétexte pour entrer en guerre !
Par ailleurs l’exercice Trident Juncture 2018 se déroulera aussi en Suède et en Finlande, qui ne sont pas membres de l’OTAN et donc à priori pas concernés par son fameux article 5 sur la “défense” collective.
Cet exercice est une provocation de plus contre la Russie, ayant un but affiché de s’entraîner au combat dans des environnements froids et humides, certains exercices se déroulant à moins de 500km de la frontière russe. Cela intervient après de nombreuses autres manœuvres près de diverses frontières russes, après d’innombrables sanctions économiques et provocations politiques, après l’installation de bases de l’OTAN tout autour de la Russie.
La guerre de l’OTAN contre la Russie, et potentiellement d’autres pays, est en préparation depuis longue date. Une propagande intense est développée pour nous faire accepter l’idée que cette guerre serait dans notre intérêt, travailleurs et membres des couches populaires. Les impérialistes cherchent à nous faire peur en se servant de l’image de Poutine, en le présentant comme un fou doté de l’arme nucléaire dont le monde libre devrait se débarrasser pour sa sécurité. Ils cherchent de cette façon a nous faire accepter la guerre.
Mais cette guerre ne se prépare que dans l’intérêt des monopoles atlantiques. Elle est le produit naturel de la crise générale du capitalisme arrivé à son stade impérialiste, c’est à dire monopoliste. Le développement des forces productives, des échanges économiques, se heurte aux limites du marché, incapable d’absorber toute la production. Les investissement n’ont plus de débouchés. A cela il faut ajouter les crises des matières premières comme le pétrole et le gaz, mais aussi certains minerais essentiels à des branches entières de l’économie.
C’est pour ces raisons et nulles autres que les forces de l’OTAN cherchent la guerre : ce sont les monopoles impérialistes qui cherchent de nouveaux marchés, de nouveaux débouchés, de la nouvelle main d’œuvre. Ils cherchent de plus à détruire une partie du capital qu’ils ont amassé, et à gagner le marché de la reconstruction qui suivra la guerre !
Notre camp n’est pas celui de tel ou tel impérialisme. Refuser la guerre contre la Russie ce n’est pas soutenir Poutine, le gouvernement russe, ni les monopôles russes. Tout à l’opposé, nous soutenons les travailleurs de Russie, en particulier du Parti Communiste Ouvrier de Russie, en lutte aujourd’hui contre la réforme des retraites imposées par le gouvernement et les monopoles du pays, qui détruit l’un des derniers héritages de l’Union Soviétique. Rien ne sépare les intérêts des travailleurs de Russie, de France et des autres pays. Au contraire, ils n’ont aucun intérêt à la guerre préparée par les impérialistes pour le compte des monopôles et avec le sang du peuple !
Nous n’acceptons pas les comparaisons rhétoriques avec la guerre froide avancée par le camp de l’OTAN, qui cherchent par des analogies fumeuses à semer la confusion dans les consciences, à assimiler les communistes et ceux qui luttent contre la guerre à des partisans du gouvernement russe. Nous combattons également les mensonges de ce dernier, qui cherche à récupérer le prestige de l’Union Soviétique en s’appropriant l’image de ses leaders, en multipliant les déclarations nostalgiques à son sujet tout en attaquant les droits les plus élémentaires des travailleurs, acquis précisément par la construction du socialisme réel.
Nous dénonçons l’OTAN comme une alliance impérialiste guerrière, nous exigeons la rupture avec l’OTAN, puis sa dissolution !
La France est le 2e contributeur à l’exercice Trident Juncture, derrière les États-Unis. C’est dans la logique des monopôles français qui ont choisi depuis ces dernières années d’opérer de façon plus agressive contre les travailleurs en France et pour faire avancer leurs intérêts internationalement. Depuis qu’il est au pouvoir, Macron a donc systématiquement renforcé l’implication de l’État français dans l’OTAN, développé les interventions impérialistes.. Toute son action internationale a visé à renforcer la position des monopôles français dans la pyramide impérialiste. Nous ne faisons pas de différence entre les attaques de plus en plus frontales contre les droits des travailleurs, l’intensification de la répression et les graves reculs des droits démocratiques d’un côté, et les manœuvres destinées à faciliter les exportation de capitaux, les cadeaux faits aux monopoles, les interventions impérialistes de l’autre ! Contre les travailleurs et les couches populaires de France ou contre les peuples d’autres pays, nous trouvons le même ennemi, avec les mêmes intérêts : les monopoles français cherchant par tous les moyens à maintenir leurs taux de profits !
Contrairement à un mythe véhiculé en particulier par les forces estampillées de gauche, y compris soi-disant “radicale”, la France n’est pas un pays impérialiste de seconde zone. C’est un des piliers majeurs du système impérialiste mondial, un système qui oppresse les peuples et asservit les travailleurs, qui est à l’origine des guerres, de la misère, des réfugiés, du chômage de masse, qui génère les crises et met en danger jusqu’à l’existence de l’humanité.
Nous dénonçons la classe capitaliste comme le réel responsable des provocations impérialistes et des préparatifs à la guerre, tout comme de toutes les attaques contre nos droits ! Nous rappelons que “la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens”, et que la seule politique de l’État français est la politique des monopoles impérialistes !
Nous adressons notre soutien internationaliste au Parti Communiste de Norvège (NKP), qui organise aujourd’hui une manifestation contre les exercices Trident Juncture, contre l’OTAN, contre la guerre, et contre l’impérialisme. La lutte de nos camarades est la nôtre car nous avons les mêmes ennemis, les mêmes intérêts et les mêmes buts.
Le réel ennemi des travailleurs est le système impérialiste. Nous luttons contre les monopôles, pour le renversement du capitalisme par la révolution et l’établissement du pouvoir ouvrier et populaire. Seule la construction du socialisme permettra à la fois de répondre aux besoins sociaux, par la socialisation des moyens de production et la planification de l’économie, tout en œuvrant pour un monde de paix, débarrassé du capitalisme qui génère les crises et la guerre.