La Jeunesse Communiste de la Loire a le plaisir de vous inviter à sa prochaine Soirée du Peuple, qui aura lieu ce SAMEDI 14 OCTOBRE à 19h (au 3 rue Brossard).
Synopsis du film :
La JC42
La Jeunesse Communiste de la Loire a le plaisir de vous inviter à sa prochaine Soirée du Peuple, qui aura lieu ce SAMEDI 14 OCTOBRE à 19h (au 3 rue Brossard).
La JC42
🔴 Les Jeunes Communistes de la Loire étaient présents cet après-midi à la manifestation contre le racisme et l’islamophobie organisée à l’initiative du Collectif stéphanois contre l’islamophobie et pour l’égalité
Les personnes victimes de racisme ou d’islamophobie sont de plus en plus nombreuses dans notre pays, et cela va de pair avec une banalisation de la parole raciste, véhiculée par une grande partie de la classe politique.
Ces discours racistes et islamophobes n’ont pour seuls buts que de détourner et d’empoisonner la conscience des travailleurs, de leur faire accepter l’oppression de leurs frères de classe, de diviser ainsi notre camp et renforcer celui de la bourgeoisie.
Comme depuis toujours, l’État bourgeois compte sur cette division du prolétariat pour mieux nous exploiter et nous réprimer sans menace d’une réponse unie de l’ensemble de la population, espérant bien que celle-ci tombe dans le piège du racisme, empêchant ainsi toute solidarité de classe.
Comme nous le rappelait si bien la militante communiste Angela Davis : « Pour détruire les racines du racisme il faut renverser tout le système capitaliste ». Les Jeunes Communistes de la Loire font leurs ces propos de notre camarade afro-américaine et luttent dans cette voie.
Seule l’union de tous les travailleurs, sans distinction, autour du projet commun d’une société de paix, de travail et de dignité pour tous, le socialisme-communisme, pourra mettre un terme aux oppressions racistes !
À bas l’État bourgeois raciste et criminel !
À bas le capitalisme et l’impérialisme !
🔴 Notre intervention lors de la manifestation :
“Le 6 juillet 2020, le gouvernement Castex est constitué. N’ayons pas peur des mots, c’est le gouvernement le plus réactionnaire, le plus malveillant et le plus agressif qu’il nous est été donné de voir depuis des décennies.
Depuis cette date, le gouvernement et le chef de l’État ont fait sauter les digues politiques qui contenaient encore l’avancée de l’extrême-droite. En reprenant les rhétoriques de cette dernière ils l’ont complètement banalisée dans le champ politico-médiatique. Le scénario est rodé. L’extrême-droite et la droite-extrême exultent leur indignation sur des faits divers choisis et décontextualisés, les médias réactionnaires reprennent les informations, les politiques au pouvoir et les médias du centre la reprennent à leur tour et c’est ainsi que sont alimentés les haines et les divisions dans notre pays.
Depuis juillet 2020, des associations musulmanes ont été dissoutes, des mosquées ont été fermées, le CCIF, une association de lutte contre les discriminations subies par les musulmans, a été obligé de quitter le territoire national. Des attaques contre les chercheurs en sciences sociales ont été menées sous couvert d’une lutte contre un islamo-gauchisme, véritable fourre-tout idéologique et marque de l’extrémisme de droite, avec une volonté d’ingérence politique dans la production des savoirs universitaires. Depuis quelques semaines, c’est l’UNEF, un syndicat étudiant qui est dans le collimateur du gouvernement… Des voix s’élèvent aujourd’hui pour réclamer sa dissolution.
De l’attaque islamophobe initiale, on est donc passé à une offensive d’une ampleur beaucoup plus vaste et qui s’en prend désormais sans complexe à la partie de la gauche qui refuse de céder à l’islamophobie.
Cette offensive réactionnaire du gouvernement, symptomatique de politiciens aux abois et d’un modèle capitaliste à bout de souffle, a plusieurs objectifs:
Il ne faut pas les laisser faire. À la division qu’ils essaient de monter entre nous, et aux défiances qui subsistent, nous devons répondre par une confiance réciproque et par un lien indéfectible. À la dénonciation des nôtres nous nous devons de faire bloc et de refuser les instrumentalisations politiques téléguidées par l’extrême-droite. À leurs inconséquences politiques nous devons répondre par une critique sans faille des politiques menées.
Et il nous faut accepter l’existence sémantique de l’islamophobie comme étant une haine systématique des musulmans et de l’islam, accepter son existence historique comme posture politique qui avec le racisme de la troisième République a permis la domination, l’exploitation et le crime de masse des indigènes nord-africains au temps de la période coloniale. Accepter enfin que l’islamophobie existe encore aujourd’hui, et qu’au travers d’une pseudo-critique religieuse, elle est le cheval de Troie de l’extrême-droite identitaire qui entend bien se débarrasser des musulmans et de l’islam en France.
Ainsi, nous nous devons de soutenir les musulmans de France contre les lois et postures politiques malveillantes menées actuellement.
Les Jeunes Communistes de la Loire expriment leur totale solidarité avec les mouvements de lutte contre l’islamophobie.
Stop à l’islamophobie, oui au retour d’une intelligence politique : on luttera contre la violence dans nos sociétés par plus de cohésion, et non pas par la stigmatisation ou par la division, ni par la multiplication de postures belliqueuses ni par la multiplication de lois liberticides et répressives:
En interne:
En externe:
Ils souillent notre pays par leurs actes et par leurs mots, à nous d’actionner les leviers qui récréeront la fraternité et les promesses d’un avenir meilleur !”
Aux côtés de 350 organisations de partout dans le monde, la Jeunesse Communiste de la Loire est signataire de l’Appel international pour la libération immédiate des étudiants palestiniens emprisonnés par l’occupation israélienne, initié par le Réseau de Solidarité aux Prisonniers palestiniens, Samidoun :
“Nous, organisations signataires, unissons nos voix au sein de cet appel mondial revendiquant la libération immédiate des étudiants palestiniens emprisonnés, la protection de leur droit à l’éducation, à l’expression et à l’engagement politiques ainsi que leur droit à déterminer leur propre avenir. L’occupation israélienne a pris pour cible les étudiants palestiniens, notamment le mouvement étudiant palestinien et les organisations étudiantes palestiniennes et ce par le biais d’une répression sévère en plus des détentions et emprisonnements politiques.
Nous nous unissons pour appeler à l’action et au soutien de ces étudiants palestiniens derrière les barreaux et ce par :
- Le boycott, le désinvestissement et les sanctions contre Israël, y compris les institutions universitaires israéliennes, qui sont pleinement complices de la privation systématique des Palestiniens de leurs droits.
- L’arrêt de toute aide militaire et économique, des transactions militaires, des projets communs et financement direct du régime d’occupation israélien par les gouvernements du monde entier.
- La remise en question des programmes de “normalisation” qui visent à légitimer l’occupation israélienne et qui incarnent une tentative de légitimation de la criminalisation et du ciblage des étudiants palestiniens.
- S’organiser pour tisser des liens de solidarité directs avec les étudiants palestiniens et le mouvement étudiant palestinien, s’assurant de l’échec des tentatives qui visent à les isolés du soutien de la communauté internationale et ce malgré toutes les tentatives de l’occupation israélienne.
Des centaines d’étudiants palestiniens sont régulièrement détenus par l’occupation israélienne, en particulier ceux qui font partie d’organisations étudiantes impliquées dans la vie politique de leurs campus. Rien qu’à l’université de Bir Zeit, environ 74 étudiants furent détenus par les forces d’occupation au cours de l’année universitaire 2019-2020. Ils font partie des quelque 5 000 prisonniers politiques palestiniens détenus par Israël. Le travail d’organisation des étudiants, qui va de la simple tenue de salons du livre jusqu’à l’organisation d’événements et la participation aux élections étudiantes, est criminalisé par l’occupation israélienne. Ainsi, un nombre croissant d’étudiants se font arrêtés pour avoir participé à des manifestations ou pour avoir publié sur leurs profils personnels sur réseaux sociaux.
Des étudiants palestiniens se font arrêtés par les forces d’occupation israéliennes pour leur participation au mouvement étudiant en plus d’être enlevés à leur domicile, sur leur lieu de travail ou sur leur campus.
Une fois arrêtés, les étudiants palestiniens sont régulièrement soumis à la torture lors des interrogatoires : ils sont soumis à des positions de stress et étirés sur des chaises, suspendus aux murs et forcés à se tenir sur la pointe des pieds, privés de sommeil, menottés, soumis à des pressions physiques sur leur blessures et battus.
Les étudiants palestiniens peuvent être envoyés en détention administrative : forme de détention sans accusation ni procès, indéfiniment renouvelable par périodes de six mois. Les Palestiniens passent couramment des années en prison sans inculpation, sans procès et sans véritable contestation de la privation de leurs droits. Ils peuvent être traduits devant les tribunaux militaires israéliens, qui condamnent plus de 99% des Palestiniens qui y sont jugés.
L’une des accusations les plus courantes est celle d’”appartenance à une organisation interdite”, faisant généralement référence aux organisations étudiantes. Celles-ci sont représentatives de tout le spectre de la politique palestinienne. Elles organisent des conférences, des salons du livre, des rassemblements ainsi que d’autres événements sur les campus, en plus de participer aux élections étudiantes. Les fiches d’accusation font souvent référence à ces activités standards de la vie de campus, qui sont largement interprétées comme un baromètre de l’opinion politique palestinienne au sens large.
Le fait de cibler les étudiants palestiniens est une attaque contre l’avenir même des Palestiniens. C’est une tentative systématique de saper la capacité des jeunes Palestiniens à s’organiser les uns avec les autres pour un avenir libéré pour leur peuple : un avenir libéré de la colonisation, de l’apartheid et de l’occupation.
Il ne s’agit pas de cas isolés, mais d’une violation directe et collective du droit des étudiants palestiniens à l’éducation, comme l’affirment l’article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et l’article 13 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. La répression ciblée contre les étudiants n’est qu’une des facettes du régime d’apartheid criminel orchestré par Israël contre le peuple palestinien.
Nous condamnons la complicité de l’Autorité Palestinienne, qui non seulement a échoué à défendre les étudiants palestiniens, mais s’est également engagée dans la détention politique et le harcèlement contre les mouvements étudiants dans le cadre de sa “coordination sécuritaire” avec Israël.
Les étudiants palestiniens en Palestine occupée de 48 (les étudiants palestiniens en Israël) sont soumis à un harcèlement et une discrimination systématiques et permanents, y compris l’interdiction de groupes d’étudiants et l’interdiction de manifester et de protester.
En outre, les groupes d’étudiants palestiniens et de solidarité internationale avec la Palestine sont la cible constante de campagnes diffamatoires, de dissolution et de répression administrative et ce avec le soutient tant officiel qu’officieux du gouvernement israélien et des organisations de lobbying pro-apartheid dans le monde entier. Pendant ce temps, les étudiants réfugiés palestiniens sont privés de leur droit de retour en Palestine occupée.
Cette persécution est soutenue par les milliards de dollars d’aide, de transactions militaires et de soutien politique inconditionnel accordés à Israël par les grandes puissances impérialistes comme les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, les États membres de l’Union européenne et l’Australie. Cela coïncide avec la militarisation de la police dans les pays impérialistes et leur utilisation globale de la domination militaire et économique contre les peuples du monde. La persécution des Palestiniens par Israël reflète la répression étatique des mouvements populaires et des peuples marginalisés dans ces pays, en particulier les mouvements de libération des indigènes et des Noirs.
Nous ne pouvons et ne devons pas rester silencieux face à la persécution du mouvement étudiant palestinien et des étudiants palestiniens derrière les barreaux israéliens. Nous nous tenons aux côtés des étudiants palestiniens!”
✅ Plus d’informations sur :
https://samidoun.net/freepalestinianstudents
#FreePalestinianStudents
#FreePalestine
Ce mercredi 9 Février 2021 s’est ouverte à N’Djamena une nouvelle séance du G5 Sahel. Le G5S est une alliance entre le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Son but officiel est d’assurer la sécurité et le développement de ces États.
Cette alliance est un instrument du gouvernement français pour assurer un meilleur contrôle économique, social et politique de la zone. Le G5S a été créé le 16 Février 2014 et son pendant militaire, la Force Conjointe, est de plus en plus indissociable de l’opération Barkhane depuis le début de celle-ci en août 2014. Ainsi les budgets et les opérations menées par le G5S le sont en fonction de ceux de l’opération Barkhane.
Avant la réunion préparatoire des experts du G5 cette semaine, Emmanuel Macron a rencontré individuellement chacun des présidents des différents pays de l’alliance. Il participera d’ailleurs à leurs côtés à la conférence plénière du G5 les 15-16 Février 2021.
Le G5S est un outil diplomatique aux côtés du Franc CFA, des pactes néo-coloniaux secrets, des innombrables bases militaires, pour la bourgeoisie française : malgré l’indépendance gagnée dans les anciennes colonies à partir des années 60, la bourgeoisie et l’État français ont tout fait pour maintenir leur contrôle sur ces pays.
Pour maintenir ses profits, la bourgeoisie française pille les ressources de ses anciennes colonies. Elle y délocalise ses entreprises pour y faire travailler les peuples à des salaires très faibles.
Avec le contrôle monétaire, elle contraint de nombreux pays dans un état de sous-développement industriel, se taillant un monopole d’exportation sur les produits manufacturés. Les pactes coloniaux rompus lors des indépendances sont parfois maintenus en secret, et donnent à l’ancienne métropole le monopole sur les importations de matières premières, achetées en dessous de leur prix réel.
En dehors des combats contre les forces armées en présence dans les différents pays, la présence militaire conjointe du G5S et de la France dans la zone permet un contrôle des populations. Elle sert également d’avant-poste pour l’impérialisme français toujours en recherche de mauvais coups, comme des opérations proches des champs de pétrole algériens. Car la défense des intérêts de la bourgeoisie française passe par la répression des mouvements progressistes et à fortiori des forces communistes.
Au Burkina Faso par exemple l’Organisation Démocratique de la Jeunesse du Burkina Faso – ODJ, qui mène une grande lutte contre l’impérialisme français est régulièrement visée par les militaires locaux et français. Les manifestants sont régulièrement arrêtés, les manifestations interdites et encadrés par l’armée locale et les soldats français. Il y a bientôt deux ans, deux militants de l’organisation ont été assassinés au Sahel et aucune justice n’a encore été rendue sur ces évènements.
Dans un cadre plus quotidien ce sont des soldats français qui patrouillent aux côtés des armées locales dans les marchés, autour des lieux de travail et qui rappellent à chaque citoyen des anciennes colonies du G5S que la France n’a jamais réellement rendu leur indépendance à ces pays.
Les militaires français de l’opération Barkhane se sont déjà illustrés pour avoir perpétré des crimes de guerre, des exactions démenties et couvertes par l’État-major et le gouvernement français. La dernière en date : le 5 janvier, lors d’un raid aérien « anti-terroriste » à Bounti au Mali, deux chasseurs de l’armée française ont craché leurs feux sur un mariage civil provoquant la mort atroce et répugnante de 19 villageois.
La présence terroriste au Sahel est le prétexte invoqué actuellement pour justifier l’occupation militaire française de ces pays. Mais cette présence militaire n’a d’autre objectif que d’assurer l’occupation économique et le pillage en règle des richesses des pays africains par les monopoles français, Areva-Orano, Total, Auchan, Lesieur, Bolloré… Le peuple travailleur du Sahel est pris en étau entre le terrorisme islamiste d’une part et une armée française de facto terroriste de l’autre dans une guerre qui, de plus en plus clairement, s’illustre comme celle de l’impérialisme français. Elle n’est ni la guerre des peuples du Sahel et moins encore celle de la jeunesse française qui forme les rangs des troupes d’occupation : ses pertes s’élèvent déjà à 47 depuis 2013 dans le cadre des opérations extérieures (OPEX) Serval et Barkhane, alors que dans les 20 dernières années c’est près de 300 soldats français qui ont perdu la vie dans les différentes guerres de la France à l’étranger.
Pour masquer la guerre menée par la France contre l’indépendance et la dignité des peuples travailleurs d’Afrique, la présence française est souvent évoquée sous le prisme de « l’aide au développement », de « l’engagement humanitaire », etc. Le G5S comprend lui-même un « Programme d’Investissement Prioritaire », soi-disant parce que les dirigeants du G5S et de l’État français souhaitent développer les pays pour mieux refouler les terroristes.
Cet argument pourrait séduire quand on sait que la misère qui donne un foyer fécond au terrorisme et la criminalité se combat avec du travail et des droits, quand on pense qu’il faut plus de profs et moins de policiers. Mais ce ne sont pas les plans dont nous parlons. Derrière l’aide au développement se cache la nécessité pour la bourgeoisie impérialiste française de créer les infrastructures nécessaires à ses affaires, d’utiliser pour cela l’argent de l’État, arrosant au passage divers obligés et amis dans des appels d’offres où des centaines de millions sont distribués.
Si la France soutient la construction de routes, de lignes électriques, de ports en Afrique, c’est pour convoyer les marchandises des monopoles français, et les alimenter en électricité. Si des écoles sont créées, c’est pour disposer d’une main d’œuvre mieux formée techniquement. Mais pas plus que l’État français n’a jamais lâché de réelle indépendance sans y être forcé par la lutte, il ne donnera pas de droits aux travailleurs d’Afrique sauf s’il y est forcé.
En tant que communistes nous dénonçons le G5S comme un outil de déstabilisation et de répression des populations des pays du Sahel, un outil de destruction des libertés et de la souveraineté des peuples, un outil de l’impérialisme français en Afrique. Nous soutenons toutes les initiatives populaires à l’encontre de manœuvres impérialistes françaises et des gouvernements complices de cette ingérence.
Dans notre pays, nous luttons aussi contre la bourgeoisie française qui nous exploite et qui dégrade chaque jour nos conditions de vie, nous plongeant dans la misère, l’isolement et la peur. Nous continuerons d’organiser la lutte contre l’impérialisme français au sein de la jeunesse populaire française, nous continuerons de dénoncer la responsabilité meurtrière de la bourgeoisie de notre pays.
Florence Parly, ministre des armées, Emmanuel Macron, président de la République, François Lecointre, chef de l’État-major des armées, François-Xavier Le Pelletier de Woillemont, général commandant de l’opération Barkhane sont des criminels de guerre, doivent-être considérés comme tel et jugés en tant que tel !
Plus un seul soldat français hors de France !
Fermeture de toutes les bases militaires françaises à l’étranger !
Jeunes travailleurs, lycéens, apprentis, étudiants de France, ne tombons pas dans les pièges et mensonges de la propagande militariste de la bourgeoisie, unissons-nous à nos camarades d’Afrique pour renverser l’impérialisme !
Pour la révolution et le socialisme, organise ta colère !
En France, depuis 2018, la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme définit l’islamophobie comme étant une “attitude d’hostilité systématique envers les musulmans, les personnes perçues comme telles ou envers l’islam” [1]. D’autres organismes français ou européens la définissent également et depuis plus longtemps encore. Le Conseil de l’Europe la définit dès 2005 [2], le Collectif Contre l’Islamophobie en France en fournit une définition à partir de 2011 [3], l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture la caractérise à partir de 2012 [4], et à partir de 2013 l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe la décrit également [5]. Il apparaît ainsi clairement que l’islamophobie, comme hostilité à l’encontre des musulmans et de l’islam, a une existence sémantique incontestable depuis de nombreuses années déjà.
Un regard historique sur l’islamophobie européenne permettrait vraisemblablement d’en dater son apparition au moment même de l’apparition de l’Islam et particulièrement au moment des guerres religieuses qui ont suivi cet avènement. À partir de la période coloniale européenne, cette islamophobie religieuse va muter en une islamophobie savante [6]. Investi d’une œuvre civilisatrice, le colonisateur européen se devait de valoriser la civilisation européenne, d’essence chrétienne, et d’amoindrir les civilisations africaines ou proche-orientales, d’essence musulmane. C’est ainsi que l’Islam a été considéré comme une religion « inférieure » pour individus « inférieurs », apportant ainsi la touche finale aux racismes et aux racialismes de l’époque, les deux autres outils développés pour justifier la domination ethnique européenne. Des études « savantes » du coran ont ainsi été mobilisées pour altériser les musulmans : les transformer en cet autre différent, menaçant et récalcitrant à la civilisation européenne ; et pour expliciter l’infériorité supposée de l’indigène : « infériorité intellectuelle », « bestialité », « mœurs débridées », « violence ». Il faut bien comprendre que cette lecture tronquée et décontextualisée du coran servait les intérêts impérialistes de l’époque, ceux de la domination coloniale, et venait compléter d’autres formes de déshumanisations, à l’instar du racisme biologique comme avec le primitivisme du professeur Porot [7]. Bien sûr, les éléments critiques de ces pseudo-sciences étaient à l’époque systématiquement mis de côté.
En dépit de cette existence sémantique et de son existence historique, on assiste à une coexistence assez surréaliste entre les personnes qui estiment que l’islamophobie n’existe pas, que l’islamophobie est une invention des islamistes, ou encore qu’il est parfaitement normal d’être islamophobe. Cette coexistence de postures ne peut se comprendre que si l’islamophobie est perçue comme la critique du fait religieux, de l’Islam donc, et se refuse à prendre en compte les définitions établies de l’islamophobie. Un refus qui prend sa source dans plusieurs négations. 1) Négation des discriminations spécifiquement subies par les musulmans : l’existence des discriminations est pourtant nécessairement consécutive à des conceptions négatives sur les musulmans. 2) Négation du racisme : sous prétexte que les musulmans ne forment pas une race, les conceptions négatives qui les touchent en tant que catégorie sociale ne sauraient exister. 3) Négation du fait que la critique de l’Islam peut masquer un racisme : établir que la violence chez les musulmans s’expliquerait par les passages violents du coran revient à les essentialiser, c’est-à-dire à ôter leur humanité en les réduisant à leur musulmanité, les considérant alors comme incapables de distanciation par rapport aux passages violents des textes religieux. Cette assignation touche spécifiquement les musulmans et épargne les croyants des autres religions monothéistes dont les livres saints sont tout aussi violents. 4) Négation des postures de l’extrême-droite : cette dernière constitue l’Islam comme un problème et souhaite une Europe débarrassée des étrangers et des français musulmans. Elle aussi se base sur la critique du fait religieux et pour poser son diagnostic et comme cheval de Troie pour contaminer société et partis politiques. Preuve que la critique du fait religieux est loin d’être aussi anodine qu’il n’y paraît et qu’elle peut-être mobilisée pour produire une essentialisation des musulmans et des conceptions négatives sur eux.
La permanence de ce déni peut s’expliquer par plusieurs éléments différents. Premièrement, par un anti-cléricalisme historique issu de la Révolution française et qui pousse à un aveuglement sur la question de l’Islam et sur la violence des préjugés négatifs qui accablent les musulmans. Deuxièmement, on trouve une mutation des racismes traditionnels (politiquement inacceptables [8]) en pseudo-critiques religieuses (politiquement acceptables). Cette mutation vise les mêmes personnes et possède les attributs du racisme : catégorisation, essentialisation, hiérarchisation. Troisièmement, dans un contexte de crise politique, on trouve aussi un détournement de l’opinion publique sur des logiques sécuritaires, la figure du musulman problématique (politiquement consensuelle) est alors mobilisée pour détourner l’attention de l’opinion des mauvaises gestions des crises. Quatrièmement, et donnant corps à la thèse controversée de Huntington sur le choc des civilisations, depuis de nombreuses années se dessine une opposition frontale de l’occident vis-à-vis de l’orient et qui passe par la constitution du musulman comme ennemi à un niveau international, permettant ainsi différentes guerres et ingérences impérialistes (Irak, Syrie, Afghanistan, Palestine etc). Cinquièmement, par le fait que, plusieurs fois endeuillée par des attaques terroristes perpétrées par des musulmans et aux cris de Allahou Akbar, la France est meurtrie et cherche à donner du sens à ces attaques. Le problème étant qu’aucune analyse politique ne parvient à s’imposer dans un champ médiatique saturé d’analyses religieuses constituant l’Islam comme un problème, et établissant que la France est attaquée pour ses valeurs, qu’elles soient républicaines, de laïcité ou de liberté d’expression, autrement dit, pour ce qu’elle est.
Dans ce contexte, l’analyse religieuse s’impose et exclut même violemment toutes tentatives d’analyses politiques, perçues comme des justifications du terrorisme, et donc comme des menaces graves. C’est ainsi que la lutte contre les conceptions négatives sur les musulmans et contre les discriminations qu’ils subissent se trouve violemment attaquée. Il est cependant crucial de mener cette analyse politique. Dans une tribune du Nouvel Observateur, les universitaires Egger et Magni-Berton font l’état de l’art universitaire sur le lien entre politiques d’État et terrorisme. Ils expliquent que la majorité des études mettent en évidence que les pays ciblés par le terrorisme le sont pour ce qu’ils font et non pour ce qu’ils sont [9]. En clair, deux éléments ressortent de ces études et analyses statistiques et permettent d’expliquer pourquoi certains pays sont particulièrement touchés: 1) les politiques étrangères menées, en particulier lorsqu’elles secondent les politiques étrangères des États-Unis ; 2) les politiques domestiques, en particulier lorsqu’elles stigmatisent les musulmans et laissent des situations violentes et discriminatoires perdurer. Cette position vient d’être reprise par une quarantaine de spécialistes sur le sujet et qui soutiennent la thèse du pompier-pyromane : les guerres contre le terrorisme aggravent tous les problèmes [10]. Cette approche phénoménologique se doit d’être complétée par une analyse critique des politiques françaises, afin de permettre une interprétation matérialiste de l’émergence de ces violences.
Il serait difficile de mener une critique exhaustive des politiques étrangères françaises, il ne sera donc fait ici que la critique de quelques grands axes. La France est aujourd’hui impliquée militairement dans plus d’une dizaine de pays d’Afrique et du Proche-Orient [11].
Officiellement invitée par les dirigeants des pays du Sahel et œuvrant pour la stabilité, la paix et la lutte contre le terrorisme, la présence militaire française est surtout là-bas pour défendre les intérêts économiques et stratégiques de la France. Il s’agit de préserver l’accès à des ressources de haute importance, de faciliter le maintien et l’implantation des grands groupes économiques français, et cyniquement, de permettre la valorisation à l’exportation du matériel militaire « made in France » : testé et approuvé sur le terrain. La présence française dans ce qui furent des anciennes colonies apparaît comme un néocolonialisme qui, en maintenant un certain ordre et une mainmise sur les ressources, maintient tant les inégalités économiques, que les pouvoirs corrompus et les violations des droits humains par ces mêmes pouvoirs [12]. Se faisant, elle empêche les oppositions et les évolutions sociétales et en tant que force étrangère elle produit une fracturation des sociétés en induisant une polarisation entre résistants et collabos : un terreau sur lequel croît très facilement la haine, la violence et en dernière instance les radicalisations.
Au Proche-Orient, la politique française est désormais alignée sur la politique des États-Unis, un alignement problématique si on considère la virulence de l’impérialisme états-unien et les incessantes ingérences de ces derniers dans la région. À ce sujet, il est central de rappeler que la seconde guerre d’Irak a été justifiée par le mensonge au sujet des armes de destruction massive [13]. Un mensonge qui fit entre cent mille et un million de victimes civiles et dont les auteurs n’ont jamais été punis. Ce mensonge a aussi déstabilisé toute cette région, ouvrant un boulevard à l’établissement de l’État islamique qui a lui-même signé le début d’une nouvelle guerre. Difficile de mieux démontrer l’effet contre-productif et absurde de cette guerre et plus généralement des guerres contre le terrorisme [14]. Notons qu’à cette époque la France s’était opposée à cette intervention militaire, preuve étant qu’elle était alors capable d’audace et d’indépendance. Aujourd’hui impliquée dans la guerre contre daesh, la France est militairement présente en Irak et en Syrie.
Concernant les volets économiques et diplomatiques dans cette région du monde, on peut évoquer des interactions problématiques avec au moins trois États. L’Arabie Saoudite est ainsi régulièrement sur le podium des plus gros importateurs d’armes françaises. On parle d’une dictature monarchique, tristement célèbre pour ses assassinats de journalistes, qui bafoue à peu près tous les droits humains [15], et qui est à la tête d’une coalition accusée de crimes de guerre au Yémen [16]. Bien qu’aujourd’hui la France semble en dehors du jeu militaire Égyptien, il apparaît qu’elle a étroitement contribué à la stabilisation de la dictature naissante du général Al-Sissi sur la période 2007-2016. En livrant armes et systèmes de surveillance, elle a contribué à briser toute opposition et a participé ainsi à la répression sanglante des opposants [17]. La collaboration avec Israël est également à relever, ce alors que ce pays colonise depuis toujours, bafoue le droit international depuis des décennies, et est formellement accusé d’apartheid depuis 2017 [18]. Une position qui s’accompagne à la fois d’une certaine fascination pour le modèle répressif israélien [19], et par la recherche constante de la condamnation des mouvements de solidarités avec la Palestine, BDS notamment [20].
Ces collaborations militaires et/ou diplomatiques avec des régimes d’apartheid ou dictatoriaux sont non-seulement contraires aux valeurs que la France se complaît à revendiquer, mais surtout elles mettent directement en danger des populations et des oppositions. Comme au Sahel, elle bloque les évolutions sociétales, et comme au Sahel elle produit du ressentiment à l’encontre des français et constitue ainsi un terrain propice au développement d’une radicalisation islamiste violente. Sur le territoire français, toutes ces politiques produisent une perte de confiance dans les valeurs françaises qui peuvent avoir un effet dramatique sur des jeunes en manque de repères.
Sur la scène politique intérieure, il faut mettre le doigt sur tous les non-dits d’une République qui n’a pas tenu ses promesses.
Tout d’abord, il faut dénoncer la ghettoïsation des populations d’origines étrangères, africaines et maghrébines en particulier, car elle alimente les fantasmes de communautarisme et de séparatisme. Les concentrations ethniques et religieuses qui résultent de ce phénomène ne sont pas choisies par les populations qui y vivent, elles sont subies et résultent de la précarité économique qui touche les personnes concernées et qui les relèguent dans les quartiers populaires. On parle d’un prolétariat ethnique, voire d’un sous-prolétariat ethnique, surexposé aux politiques de casse sociale, aux discriminations et au chômage [21], ainsi qu’aux violences en tout genre qui émergent spontanément dans les conditions socio-économiques propres au sous-prolétariat [22]. Ce positionnement économique est particulièrement injuste puisqu’il est le produit des systèmes de discriminations raciales établis par les européens au moment de la période coloniale. Cette filiation historique a son importance, car elle conditionne encore aujourd’hui une gestion coloniale des banlieues françaises. Une gestion qui rejette par principe les origines sociales et raciales de la violence urbaine, et qui est implicitement basée sur le principe d’une population considérée comme « incompatible avec la civilisation » et ne pouvant donc être « domptée » que par la force, ce qui la surexpose depuis longtemps aux violences policières [23, 24]. Notons au passage la persistance dans le temps de désignations problématiques telles que « descendant de deuxième ou troisième génération » qui suggèrent un perpétuel défaut d’appartenance à la France chez les jeunes issus de l’immigration maghrébine ou africaine.
Ensuite, il est essentiel d’évoquer les discriminations et violences subies de façon spécifique par les musulmans français. Traduction du peu d’intérêt politique pour ce sujet, les données sont peu nombreuses. Le Collectif Contre l’Islamophobie en France, organisme qui s’était créé dans le but de lutter contre ces discriminations en s’appuyant sur le droit français et qui avait entrepris un travail de recensement des actes islamophobes, est désormais honni et dissous. C’est à la fois un délit d’opinion, un abus de pouvoir, un acte en dehors de l’État de droit, et une faute politique d’une extrême gravité. Notons son dernier rapport de 2019 sur le sujet qui indiquait une hausse de 50 % des actes islamophobes recensés entre 2017 et 2018, portant leur nombre à plus de 600 [25]. Ce chiffre, qui peut paraître faible, est en réalité très sous-estimé, les victimes étant dans une situation de défiance des institutions perçues comme non-protectrices, inutiles voire hostiles, ne se signalent pas dans l’écrasante majorité des cas. Parmi les violences commises à l’encontre des musulmans il faut relever des mosquées brûlées, des agressions verbales et physiques visant les musulmans et en particulier les musulmanes. Quelques études apportent un éclairage sur les discriminations subies par ces derniers. Une enquête menée en 2015 montrait que 40 % des musulmans d’Île-de-France interrogés rapportent avoir vécu une discrimination religieuse au cours des 5 dernières années [26]. Des méthodes par testing sur la base de CV ont montré la dévalorisation systématique du candidat musulman : entre 2,5 et 4 fois moins de chance d’obtenir un entretien d’embauche qu’un candidat non-musulman [27, 28]. Conséquences de ces discriminations à l’embauche, ces mêmes enquêtes mettent aussi en évidence un revenu mensuel inférieur de 400€ en moyenne chez les ménages musulmans en comparaison avec les ménages chrétiens [27].
Enfin, ces discriminations et violences subies spécifiquement par les musulmans succèdent nécessairement à des conceptions négatives plus ou moins diffuses dans la société, ce qu’il convient donc d’appeler une islamophobie. Cette dernière se trouve illustrée par la permanence des polémiques politico-médiatiques sur l’habillement des musulmans, mais aussi sur leur alimentation. Rappelons que la laïcité n’est censée garantir que la neutralité religieuse de l’État, pas celle des espaces publics ni celle des usagers des services publics. Une lecture non-instrumentale de cette dernière devrait donc s’opposer à de telles polémiques et garantir aux musulmans les droits fondamentaux qui sont les leurs dans l’espace public, sans qu’ils n’aient à souffrir de discours stigmatisants et dégradants. La défense obstinée des caricatures du prophète en est un second exemple. Le prophète est la figure type du musulman, en plus d’un guide religieux et spirituel intemporel. Sa représentation sous forme de personnage aux airs tantôt abrutis, tantôt colériques, dans des postures bestiales, ou affublée d’ornements menaçants est un avilissement qui fait référence aux clichés raciaux et islamophobes de la période coloniale [29]. Nier les processus d’identification des musulmans à leur prophète et faire de ces conceptions négatives des musulmans une ligne de front de la liberté d’expression, de la critique religieuse, du blasphème, voire un instrument pédagogique est nécessairement problématique. Notons également, pour terminer, les grandes différences de traitement politico-médiatique des actes terroristes suivant qu’ils sont le fait de musulmans ou de non-musulmans. Le double meurtre de Cholet du 14 novembre dernier et perpétré par un chrétien “guidé par Dieu”, a ainsi eu un écho médiatique mineur. Les explications sociologiques ont été avancées pour expliquer ce passage à l’acte et l’état mental instable de son auteur a été rapidement suggéré [30]. Au contraire du non-musulman, le musulman ne saurait souffrir de troubles psychologiques, est nécessairement animé d’un projet politique d’islamisation de la société et cristallise une attention médiatique extraordinaire. Les conceptions négatives sur les musulmans battent alors leur plein et occultent l’influence d’un environnement social délétère et les profils particuliers des terroristes: délinquance, déculturation, velléités suicidaires, addictions [31].
La politique économique libérale qui est menée depuis des décennies, en produisant casse sociale et précarisation, l’aveuglement des pouvoirs successifs sur les racismes, les discriminations et les violences policières, le mépris pour les classes populaires et l’indifférence crasse à la relégation des minorités ethniques et religieuses dans les cités ont alimenté de grandes défiances vis-à-vis et du pouvoir politique. En désignant les victimes de ces politiques médiocres comme des séparatistes et des ennemis de la République, le pouvoir ajoute l’injure à des décennies d’incompétence et ne fait qu’alimenter ressentiment et division, sans apporter une quelconque réponse politique à la hauteur des enjeux. Ce faisant, et comme avec ses politiques étrangères, le pouvoir produit un terreau propice aux radicalisations qui lui aussi favorise le développement d’un islamisme violent.
Dans cet article nous avons rappelé l’existence de l’islamophobie, à la fois sémantique, historique, et son expression moderne. Une expression faite de discriminations et de violences contre les musulmans, mais aussi faite de conceptions négatives maintenues ou développées à partir d’une lecture essentialisante des textes religieux et qui trouve son origine dans l’islamophobie « savante » de l’époque coloniale. S’appuyant sur une lecture biaisée du coran, ces conceptions négatives et les discriminations et violences qui en découlent méritent amplement la qualification d’islamophobes, terme qui doit donc être utilisé pour rendre compte de ce phénomène.
Le terme islamophobie est très critiqué en France parce qu’il sous-entendrait l’impossibilité d’une critique religieuse rendue impérieuse par les violences terroristes contemporaines. Cependant, deux grilles d’analyse tentent de rendre compte de ces violences, la grille d’analyse religieuse et la grille d’analyse politique. Somme toute, la grille d’analyse religieuse considère que l’islamisme est le problème, elle repousse toute analyse politique. Une telle analyse constitue l’autre comme un ennemi et n’engendrera que des lois liberticides, répressives et de surveillance des masses. Elle produira aussi vraisemblablement de nouvelles guerres et ne mettra en aucune façon fin aux violences. Au contraire, la grille d’analyse politique, validée par les savoirs universitaires, prend en compte les conséquences des errances politiques françaises, qu’elles soient internes ou externes. Elle permet de rendre compte de l’émergence des phénomènes violents qui traversent notre société et le monde entier, et permettrait ainsi d’y apporter des réponses politiques pertinentes: luttes anti-impérialistes, luttes contre les guerres occidentales, luttes contre les racismes et discriminations, islamophobie inclue, luttes contre les politiques de casse sociale, luttes contre les violences policières. Il est urgent de substituer la première grille par la seconde afin de sortir du cercle vicieux violent qui empoisonne les relations ethniques et religieuses sur notre territoire et entre l’orient et l’occident à un niveau international.
Plus spécifiquement, et considérant que l’Islam est la religion d’une partie importante du prolétariat, les attaques islamophobes doivent être considérées comme étant de même nature que les attaques racistes: 1) un mépris de classe de la bourgeoisie pour la classe ouvrière; 2) une stratégie délibérée de la bourgeoisie visant à diviser le prolétariat sur des phénomènes sociétaux qui ne les opposent pas dans leurs conditions matérielles; 3) une hypocrisie patente de la bourgeoisie qui se caractérise par la collaboration avec des régimes islamistes dès lors qu’ils servent leurs intérêts. De ce point de vue, l’appel au prolétariat à ne pas céder aux divisions islamophobes est déterminant pour les luttes à venir. Et alors qu’ils sont attaqués, les prolétaires musulmans doivent pouvoir compter sur notre solidarité de classe, entière et inconditionnelle. Ainsi, les Jeunes Communistes de la Loire appellent à se mobiliser et contre les politiques impérialistes françaises et contre la précarisation des individus, contre les racismes, islamophobie inclue, et contre les violences policières, c’est-à-dire à la fois contre le capitalisme et ses outils de division et de répression habituels.
Sources:
[3] L’association étant désormais dissoute, il n’y a plus de liens vers cette ressource
[6] Olivier Le Cour Grandmaison, « « Ennemis mortels » – Représentations de l’Islam et politiques musulmanes en France à l’époque coloniale » »
[8] Ces dernières années on observe cependant un retour de propos racistes, notamment en raison de la promotion par l’extrême-droite d’une parole médiatique outrancière et qui s’inscrit dans une logique de dédiabolisation du Rassemblement National (plus d’infos ici).
[26] Patrick Simon et Liza Rives, « Religion et discrimination », Homme & Migrations, vol. 1, n° 1324, p. 8-9 (2019)
[27] Claire Adida, David Laitin et Marie-Anne Valfort, « Les Français musulmans sont-ils discriminés dans leur propre pays ? Une étude expérimentale sur le marché du travail », Presses de Sciences Po, Paris, (2010)
[28] Marie-Anne Valfort, « Discriminations religieuses à l’embauche : une réalité », Institut Montaigne, Paris (2005)
L’évènement dont nous parlons aujourd’hui s’est déroulé durant les Troubles, ce conflit au nom euphémique, qui désigne la période de 1969 à 1998 dans les Îles Britanniques, et plus particulièrement dans les six comtés occupés d’Irlande. L’euphémisme réside ici dans le fait que plus de 3700 personnes (dont plus de 2000 civils) ont été tuées en lien direct avec le conflit. Cette période a été marquée par de nombreux évènements, les plus marquants étant l’introduction de l’Internment en 1971 (condamnations à la prison sans procès), le Bloody Sunday en 1972 (quatorze civils tués par l’armée britannique à Derry lors d’une marche pacifiste), ou encore la Grève de la Faim de 1981 (23 prisonniers républicains s’engagent, dix en meurent).
Mais cette Grève de la Faim a en réalité été l’aboutissement d’une longue lutte des prisonniers républicains dans les prisons britanniques. En juillet 1972, à la suite d’une Grève de la Faim, William Whitelaw (Secrétaire d’État pour l’Irlande du Nord) accorde le Special Category Status à tous les prisonniers politiques. Pourtant, les quelques avantages apportés par ce statut prendront fin le 1er Mars 1976 avec le nouveau Secrétaire d’État pour l’Irlande du Nord, Merlyn Rees, dans l’idée de criminaliser les luttes nationalistes. Les prisonniers politiques sont alors traités comme des prisonniers de droit commun : ils doivent porter l’uniforme de la prison et effectuer du travail pénitentiaire. C’est ainsi que commence la Prison Dispute. Entre 1976 et 1977, six gardiens de prison sont tués. En septembre 1976, le Volontaire de l’IRA Kieran Nugent est condamné à trois ans dans la prison de Long Kesh (aussi connue sous le nom de H-Blocks). A son arrivée, il aurait dit que si les matons voulaient qu’il porte l’uniforme de la prison, ils devraient « le clouer » à son dos. C’est par ce geste que commence la Grève des Couvertures (Blanket Protest) : Nugent n’ayant eu d’autre choix que de s’enrouler dans sa couverture. À la fin de 1976, environ 40 de ses Camarades l’avaient suivi dans ce geste, se rendant compte que la seule arme dont ils disposaient en prison était leur corps. Cette action n’a pas été partagée par les prisonnières républicaines (incarcérées, elles, à Armagh) car elles n’avaient pas perdu le droit de porter leurs propres vêtements.
La lutte spécifique aux prisonniers politiques républicains a pris une nouvelle ampleur en mars 1978, les prisonniers étant régulièrement victimes d’attaques de la part du personnel de la prison quand ils sortaient de leurs cellules pour se rendre à la douche. Ils décidèrent alors d’arrêter de se laver, sauf si des douches étaient installées dans chaque cellule. C’est alors qu’a commencé la Grève de l’Hygiène (Dirty Protest) : en plus de ne plus se doucher, les républicains arrêtèrent également de vider leurs pots de chambre et étalaient leurs excréments sur les parois de leurs cellules. À Armagh, les prisonnières rejoignent pleinement cette grève en février 1980 après une émeute lors d’un repas quand elles ont remarqué la présence renforcée de gardes pendant que les cellules étaient fouillées. Il est estimé que mi-1978, 250 prisonniers de Long Kesh avaient rejoint la Grève de la Couverture et celle de l’Hygiène.
Voyant que leurs revendications n’aboutissaient pas, la fin de l’année 1980 a été synonyme d’une nouvelle étape dans la bataille contre l’administration de Margaret Thatcher (élue en mai 1979) : la Grève de la Faim. Sept prisonniers bravèrent alors l’opposition de la direction de l’IRA et arrêtèrent de s’alimenter le 27 octobre 1980. L’IRA comptait six volontaires : Brendan Hughes, Tommy McKearney, Raymond McCartney, Tom McFeeley, Sean McKenna, Leo Green, et l’INLA (organisation marxiste) un, John Nixon. Le nombre de sept avaient été choisi pour rendre hommage aux sept signataires de la Proclamation de la République d’Irlande en 1916 (c.f. Insurrection de Pâques). Dans la prison d’Armagh, trois républicaines commencèrent la Grève de la Faim le 1er décembre, Mairéad Farrell, Mairéad Nugent et Mary Doyle.
Le symbolisme de cette forme d’action était très fort et a permis aux Républicains Irlandais de rassembler. Tout d’abord dans la prison puisqu’il y a eu un appel à soutenir au mieux les Camarades grévistes : le jour où la Grève a commencé, 200 prisonniers qui se conformaient jusqu’alors encore aux règles de la prison ont rejoint les Grèves des Couvertures et de l’Hygiène. En dehors des murs des prisons, l’écho s’est fait également avec de nombreuses actions, de plus, cette Grève de la Faim a également eu un fort impact puisqu’elle était largement médiatisée.
La propagande républicaine s’organisait autour de cinq demandes : le droit de ne pas porter l’uniforme de prisonnier, le droit de ne pas participer aux travaux pénitentiaires, le droit de libre association et de mise en place d’activités éducatives ou récréatives, le droit à une visite, une lettre et un colis par semaine et enfin, l’entière restauration de la remise de peine qui avait été perdue lors des protestations. Pour résumer, il était question de reconquérir le statut de prisonniers politiques.
Cette action s’est terminée après 53 jours.
Le 18 décembre, Brendan Hughes avait été informé qu’un accord était en route et en avait conclu que leurs demandes avaient été acceptées. Il a alors dû faire face à un dilemme : pouvait-il faire confiance au gouvernement britannique et mettre fin à la Grève ? L’un des grévistes étaient alors dans un état très critique et c’est ce qui a mené Hughes à arrêter cette action. Malheureusement (et sans surprise), aucune demande n’avait en réalité été acceptée et cette perte de temps et d’énergie a entraîné une colère encore plus grande, qui mènera à la Grève de la Faim de 1981, durant laquelle dix hommes perdirent la vie face à l’intransigeance de la Dame de Fer.
Rappelons-nous les mots de Dom Helder Camara : « Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes, de femmes et d’enfants dans ses rouages silencieux et bien huilés. La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première. La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres. Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. » L’oppression et les violences institutionnelles israéliennes déclenchent les violences révolutionnaires palestiniennes, qui se voient violemment réprimées en retour. L’hypocrisie, la lâcheté et le racisme post-colonial occidental fait semblant de ne rien voir et de ne rien comprendre à la lutte d’un peuple à l’agonie et réduit à des actes de résistance désespérés.
La réponse de l’Occident dans cette situation ? Des condamnations molles en général, pour la forme et faire vite comme si de rien n’était, et le silence radio en ce qui concerne les bombardements de ces derniers jours. Un silence qui vaut complicité. Une complicité de longue date en réalité, l’Europe s’étant corrompue depuis longtemps dans diverses coopérations économiques avec Israël et n’ayant jamais imposé aucune sanction à l’État sioniste, ce en dépit de la violation systématique et chronique du droit international, et des violations graves et répétées des droits humains des Palestiniens. Pour les États-Unis, c’est une coopération économique, diplomatique et militaire qui est à l’œuvre depuis des décennies, Israël constituant un bras armé des États-Unis au Moyen-Orient où leurs intérêts sont nombreux. Mais ces derniers jours, et alors que Gaza est une nouvelle fois sous les bombes, cette complicité des vieilles et jeunes puissances impérialistes dans le crime contre les Palestiniens s’est faite plus éloquente que jamais.
La diplomatie états-unienne, au service de la normalisation d’Israël, et jouant du bâton et de la carotte, vient de pousser les dirigeants des Émirats arabes unis à signer un accord de paix. Coup de bluff en réalité, pour un État qui n’était pas en guerre, double trahison et gros mensonge. Une trahison des Palestiniens évidemment, mais aussi une trahison de plus des dirigeants arabes vis-à-vis de leurs peuples qui soutiennent les Palestiniens. Et un mensonge sur le soi-disant gel du projet d’annexion des territoires cisjordaniens. Cette dernière étant déjà factuelle par la présence de plus de 600 000 colons israéliens qui résident en Cisjordanie, quant à l’annexion de jure, elle n’est que repoussée. En Allemagne, c’est une coopération militaire qui a été organisée le 28 août dernier, baptisée “Blue wings 2020”, elle a vu des avions de chasse allemands et israéliens participer à des exercices conjoints. En France, les pouvoirs publics ne voient aucun problème a laissé le Tour de France se faire instrumentaliser par Israël.
En effet, du 29 août au 20 septembre prochain, L’équipe Israël Start-up Nation participera au Tour de France 2020. Le milliardaire canadien Sylvan Adams, financeur de l’équipe et instigateur de sa participation au tour se revendique fièrement « ambassadeur autoproclamé de l’État d’Israël ». Le milliardaire était déjà l’instigateur du départ du Giro d’Italie à Jérusalem en 2018, et il assure également la présence d’Israël en Formule 1. Sans surprise, ce capitaliste s’accommode très bien des oppressions et des exactions d’Israël. Placardé sur les véhicules et les divers objets publicitaires de l’équipe, le « Start-up Nation » permet d’activer un imaginaire progressiste, moderne et dynamique chez les occidentaux. Il est accompagné du slogan « Tel Aviv Jerusalem » aux couleurs gay friendly, qui, de son coté, active un imaginaire de progressisme sociétal de la société israélienne. Ainsi, le Tour de France, patrimoine sportif français, se laisse donc totalement instrumentaliser par une propagande nationaliste visant à redorer l’image d’un pays et à faire passer en arrière plan les graves crimes dont il se rend responsable. Et les pouvoirs publics ne trouvent rien à y redire. Inimaginable alors même que Gaza est sous les bombes !
Cette instrumentalisation aussi grossière que grotesque est tombée dans le collimateur du mouvement BDS qui a initié une campagne contre la participation de l’équipe israélienne. Certains médias, vecteurs de la propagande israélienne, ont alors cherché à faire passer les membres de BDS pour des antisémites, en réduisant ce terme à la critique de leur nationalisme béat et niaisant en feignant de ne pas voir l’instrumentalisation du Tour de France. Nous condamnons ces tartuffes qui instrumentalisent l’antisémitisme et se font les vrais complices des crimes commis à l’encontre des Palestiniens. Les Jeunes Communistes de la Loire dénoncent le collaborationnisme des puissances impérialistes avec Israël, expriment leur solidarité avec le peuple palestinien, avec la résistance palestinienne et se joignent à la campagne BDS contre cette instrumentalisation du Tour. La colonisation de remplacement ethnique des Palestiniens, l’apartheid, sont des crimes que nous ne laisserons pas passer.
Le secteur de la santé et ses acteurs sont en lutte depuis plusieurs années. Depuis quand ? Depuis la crise économique de 2008 ? Depuis les nouvelles lois de nouvelle gouvernance et de tarifications à l’activité en 2005 ? Il est encore possible de remonter dans le temps jusqu’au plan de réformes hospitalières et des médecins de 1992. Depuis bientôt 30 ans, nos gouvernements successifs ont sacrifié la santé publique sur l’autel du capitalisme.
La libéralisation de notre système de santé publique se fait aujourd’hui sentir de toute part. Dans les hôpitaux le nombre de lits est en baisse, tout comme le remboursement des médicaments, s’ajoute à cela le manque de personnel et de moyens financiers. Ces différentes réformes ont entraîné une incapacité pour les professionnels du secteur sanitaire et social à réaliser leur travail dans de bonnes conditions. Ainsi, ces derniers sont plus susceptibles de faire des burn-out et des dépressions. Nous remarquons d’ailleurs que le taux de suicide dans ces professions est parmi les plus élevés en France.
Au cours de ce démantèlement organisé de notre système de santé publique par nos gouvernants se sont aussi organisées de nombreuses résistances, dont la dernière en date fut celle de 2019. Nous avons encore en tête les images des soignants en lutte « acclamés » par les lacrymogènes, de ces chefs de services démissionnant par refus de voir les soins devenir une marchandise et l’hôpital devenir une entreprise avec des objectifs de rentabilité…
Alors que les alarmes sonnaient depuis longtemps, la crise sanitaire du COVID-19 a révélé toutes les failles du système de santé. L’hôpital manquant de moyens s’est retrouvé sans masques, en manque de lits, de respirateurs et de personnels. Le refus permanent d’écouter les revendications des travailleurs de la santé a coûté la vie de nombreuses personnes. Ils ont été érigés en héros durant le confinement mais n’ont reçu pour toute « récompense » qu’une médaille et des coups de matraque.
Face à cette situation, le gouvernement ne propose toujours aujourd’hui rien de véritablement concret et de conséquent pour répondre à l’urgence dans l’hôpital public et pour satisfaire les justes revendications des personnels de santé. Pourtant, la France a aujourd’hui parfaitement les moyens de financer et de construire un grand et solide service public de la santé et de l’hôpital, contrairement aux discours fatalistes, cela relève d’un choix complètement politique. Un choix au service du capital !
C’est pourquoi nous devrons nous mobiliser autant que nous le pourrons aux côtés des travailleurs de la santé. C’est de notre santé, de notre avenir à tous qu’il s’agit !
Dès aujourd’hui, nous revendiquons :
Avec cette crise, le capitalisme a une fois de plus fait la preuve de son incapacité à satisfaire les besoins nécessaires à la population et à l’ensemble des travailleurs. Macron et son gouvernement peuvent déployer toutes sortes de mensonges, de manipulations et de poudre aux yeux, c’est par la lutte et seulement par la lutte des personnels mais aussi des usagers à leurs côtés que les revendications pourront être satisfaites.
Après les premières mobilisations réussies les 16 et 30 juin dernier, les Jeunes Communistes de la Loire appellent donc l’ensemble des travailleurs et la jeunesse à rejoindre nombreux les actions de lutte prévues dans le département pour défendre l’hôpital public et les revendications des soignants.
Nous rappelons également que la sauvegarde d’une santé publique et gratuite au service de toutes et de tous ne sera définitivement acquise qu’avec la fin du système capitaliste et de son insupportable loi des profits imposée par les monopoles, la bourgeoisie et son pouvoir.
Le lundi 25 mai, à Minneapolis aux États-Unis, un Afro-Américain innocent et non-armé, George Floyd, a été exécuté lentement par un policier blanc déjà connu pour les multiples exactions qu’il avait commises par le passé. Les terribles images de plus de huit minutes nous montrant ce policier écrasant avec son genou le cou de George Floyd, l’étouffant jusqu’à la mort, alors que ce dernier répétait en vain “I can’t breathe/Je ne peux pas respirer”, ont fait le tour des États-Unis et du monde. George Floyd était originaire du Texas où la crise de Covid-19 l’avait privé de son emploi d’agent de sécurité. Dès le lendemain du meurtre, des centaines de milliers d’Américains de tous ages et de toutes origines sont descendus spontanément et massivement dans les rues, d’abord à Minneapolis puis dans l’ensemble du pays, pour exprimer leur aversion et leur rage légitime, pour réclamer justice pour George Floyd et pour toutes les victimes des meurtres racistes de la police américaine. La mobilisation s’étend et se poursuit encore aujourd’hui à travers tout le pays et fait face à une répression policière de plus en plus violente et militarisée. Le meurtre de George Floyd n’est malheureusement pas un cas isolé aux États-Unis. Chaque année des dizaines de personnes, issues principalement de la communauté afro-américaine sont brutalisées ou assassinées par la police. La plupart du temps, il n’y a aucune poursuite et condamnation contre les policiers coupables. Plus largement, la population noire et immigrée aux États-Unis, au delà des crimes racistes, subit massivement la pauvreté et la précarité économique ainsi que des discriminations liées à l’accès à l’emploi, à l’éducation, au logement, à la santé, etc. La pandémie de Covid-19 en est un exemple révélateur car c’est surtout la communauté afro-américaine du pays qui a été le plus touchée par la maladie.
Cette systématisation des discriminations et de la violence contre les noirs aux États-Unis ne peut se comprendre que par l’existence d’un racisme d’État structurel au système capitaliste américain. Ce racisme d’État subi spécifiquement par les Afro-Américains est issu de la période esclavagiste. Cette période se termine en 1865 après plus de deux siècles d’une domination raciale criminelle et génocidaire qui a violemment attenté à la dignité et à l’intégrité des hommes et des femmes noir·e·s. L’abolition de l’esclavage aurait du voir émerger une logique de justice, de réparations et de déconstruction du racisme en faveur des Afro-Américains. Mais l’État bourgeois américain voit au contraire dans son histoire la période de la ségrégation raciale se substituer à celle de l’esclavage, avec la promulgation de lois racistes contre les noirs américains, la privation de leurs droits élémentaires, les lynchages, etc. C’est la lutte des Afro-Américains et de l’ensemble du Mouvement pour les droits civiques qui a permis d’y mettre officiellement un terme en 1960. Mais malgré la fin de la ségrégation « légale », les États-Unis restent imprégnés par un racisme endémique, structurel à l’encontre des Afro-Américains et des communautés de couleur, qui dans sa forme la plus sévère et visible s’exprime par la répression, la violence et le crime policiers. En somme, une ségrégation de facto persiste aujourd’hui encore à travers ces discriminations raciales systémiques.
Le gouvernement Trump, comme celui de son prédécesseur Obama et tous les gouvernements américains à ce jour, républicains ou démocrates, portent d’énormes responsabilités car les discriminations, les crimes racistes, la violence policière et la répression n’ont jamais cessé aux États-Unis. Dans le même temps, les États-Unis, par leurs guerres et interventions impérialistes qu’ils mènent à l’étranger alimentent la haine raciale et nationaliste, provoquant des effusions de sang et semant de grandes souffrances parmi les peuples du monde.
La France, qui est elle aussi un pays capitaliste, n’est pas épargnée non plus par le racisme d’État et par la répression et les violences policières touchant spécifiquement les populations d’origine immigrée. De façon analogue aux États-Unis, ces violences policières à l’encontre des minorités ethniques en France sont liées à un racisme structurel de nature post-coloniale.
Chaque année nous apprenons ainsi que des dizaines de personnes issues de communauté immigrées, principalement des jeunes, noirs ou arabes, et vivant la plupart du temps dans des quartiers populaires, sont ainsi harcelés, mutilés voire tués par la police française sans que celle-ci ne soit jamais inquiétée par l’IGPN ou par la justice. La justice à deux vitesses est en effet un rouage essentiel de ce système. Durant la seule période de confinement, on dénombre en France plus de dix personnes tuées des mains de la police. La police semble intouchable et toute une propagande est orchestrée pour défendre et justifier ses exactions contre toutes dénonciations, en témoigne la récente campagne médiatique de dénigrement contre la chanteuse Camélia Jordana qui avait mis à jour la question des violences policières ou encore l’acharnement contre la famille Traoré.
Ce que nous devons comprendre à travers les contrôles d’identité abusifs, les «interpellations musclées», les agressions racistes, les soi-disant «bavures» n’est autre que l’expression la plus violente et visible de la domination de classe exercée par l’État bourgeois à travers sa Police. L’unique rôle de la police et de l’État dans notre société capitaliste est en réalité de défendre les privilèges, la propriété et la structure du pouvoir de la classe capitaliste monopoliste. Aux États-Unis comme en France, et dans l’ensemble des pays capitalistes, le racisme d’État engendre partout au service de cette classe des franges entières de travailleurs paupérisés, ultra-précaires, corvéables à merci, isolés et surexposés à la répression et aux violences policières. Le système capitaliste cantonne certains groupes ethniques aux plus bas niveaux économiques de nos sociétés, tout en générant à leur encontre un racisme endémique et structurel.
L’injustice économique se retrouve renforcée par des critères racistes qui ont pour objectif la division du prolétariat que seule une lutte de l’ensemble de la classe ouvrière et un changement révolutionnaire de la société pourra endiguer. Comme depuis toujours, l’État bourgeois compte sur cette division du prolétariat pour mieux nous exploiter et nous réprimer sans menace d’une réponse unie de l’ensemble de la population, espérant bien que celle-ci tombe dans le piège du racisme, empêchant ainsi toute solidarité de classe. Les discours racistes et nationalistes n’ont pour seuls buts que d’empoisonner la conscience des travailleurs blancs, de leur faire accepter l’oppression de leurs frères de classe, de diviser ainsi notre camp et renforcer celui de la bourgeoisie.
C’est pourquoi, nous communistes, dénonçons la brutalité abjecte de la Police Française, mais souhaitons rappeler que cette dernière est l’expression d’une domination dont tous faisons les frais. Que victimes ou non de ces violences, nous tous sommes concernés car tous de la même classe. Que le martyre des quartiers populaires, la gestion désastreuse de l’épidémie de Coronavirus, les mauvaises conditions de travail, le chômage et la misère font partie de la même oppression et font les mêmes victimes. Que dans cette guerre de classe à sens unique, seule la solidarité nous permet de lutter, seule notre unité et notre organisation, sans distinction de couleur ou d’origine, nous permettra de vaincre.
Avant d’arriver ensemble à la transformation révolutionnaire de la société, nous devons à court terme tout mettre en œuvre pour faire cesser l’impunité policière en France à travers certaines mesures d’urgence. La police nationale, ses politiques, ses méthodes, son armement doivent être radicalement transformés.
C’est pourquoi les Jeunes Communistes de la Loire portent les revendications immédiates suivantes :
Nous savons néanmoins que ces quelques mesures d’urgence ne seront pas suffisantes et que les brutalités policières et plus généralement le racisme d’État ne tomberont réellement qu’avec le pouvoir bourgeois lui-même. Pour construire une société juste où l’on reconnaît à chacun et chacune une place, un travail, une dignité, une société de paix véritable, il faut faire tomber le capitalisme et l’État bourgeois.
C’est seulement par la prise révolutionnaire du pouvoir par les travailleurs eux-mêmes, organisés en tant que classe unie sans divisions quelles qu’elles soient, que l’on pourra mettre un terme aux logiques destructrices de la production capitaliste, qui permet et impose le racisme, le chômage, les crises et les guerres.
Nous soutenons donc toutes les initiatives des communautés afro-américaines et immigrées et de l’ensemble des travailleurs des États-Unis et de leurs organisations syndicales et révolutionnaires qui vont dans le sens du renversement de la classe au pouvoir.
En France aussi nous appelons donc au renversement du capitalisme et à la transformation révolutionnaire de la société. Cette société pourrissante qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes et de femmes dans ses rouages silencieux et bien huilés, celle qui nous asphyxie tous n’a que trop duré !
Comme nous le rappelait si bien la militante communiste Angela Davis : « Pour détruire les racines du racisme il faut renverser tout le système capitaliste ». Les Jeunes Communistes de la Loire font leurs ces propos de notre camarade afro-américaine et luttent dans cette voie.
Soutien à tous ceux qui se soulèvent, en France, aux États-Unis et dans le monde contre l’oppression !
Vive l’union et la solidarité internationales des travailleurs, vive le socialisme !
Justice et vérité pour toutes les victimes de violences policières !
À bas l’État bourgeois raciste et criminel !
À bas le capitalisme et l’impérialisme !