Texte adopté en Assemblée Générale
Samedi 5 juillet , lors de la commémoration du centenaire de l’assassinat de Jean Jaurès, Gaël Perdriau, maire de Saint-Étienne, s’est exprimé en ces termes à propos de militants de la Jeunesse Communiste de la Loire : « ce sont des fascistes, ce sont des anarchistes, ils ont un drapeau anarchiste ». M. Perdriau réagissait à la présence d’un drapeau rouge porté par une dizaine de jeunes communistes. Il ne doit pas connaître cette photographie prise au Pré-Saint-Gervais en 1913, lors d’un discours pacifiste, où Jaurès s’est fait immortaliser devant un drapeau rouge. Ce drapeau rouge est le symbole de l’unité du peuple français contre l’oppression, de la fondation de la République et il constitue ainsi l’une des trois couleurs du drapeau national. C’est pour poursuivre cet idéal de la gauche révolutionnaire que nos camarades arboraient ce jour-là ce même drapeau. En assimilant celui-ci à un symbole anarchiste, M. Perdriau chercherait-il à faire oublier le sens réel de cette mémoire ? Pire que cela, il crée des amalgames en faisant des affiliations politiques honteuses : nos camarades avec un drapeau rouge seraient non seulement anarchistes mais aussi fascistes !
Deux jours plus tard lors du conseil municipal du lundi 7 juillet, Maryse Bianchin, élue PCF, interpella le maire afin qu’il retire ses propos insultants. M. Perdriau précisa alors le fond de sa pensée : selon lui, le communisme s’apparente au nazisme, voilà pourquoi il nous avait qualifié de fascistes lors de la commémoration du 5 Juillet.
Nous Jeunes Communistes de la Loire, déplorons ces attaques verbales envers nos camarades présents ce jour-là et par là même, envers l’ensemble de notre organisation. Depuis toujours, les jeunes communistes ont prolongé le combat jaurésien pour la paix et la liberté : pour la libération de Mandela et contre le régime d’Apartheid, la Résistance anticolonialiste en Algérie, la paix en Palestine, etc. Cette année 2014, notre organisation était à l’initiative d’une semaine de la pensée marxiste consacrée à la figure de Jean Jaurès ainsi que d’un tournoi de football en faveur de la Palestine. Si nous saluons la tenue de cérémonies en la mémoire de Jaurès, notre adhésion à ses thèses ne se restreint donc pas à faire acte de présence lors des commémorations. Nos camarades sont à leur place dans de tels rassemblements, les qualifier ce jour-là de fascistes est ainsi vraiment déplacé et absurde, qui plus est dans la bouche d’un élu de la République.
De plus, l’Histoire de Saint-Étienne s’est en partie écrite avec le sang des communistes de la Loire. Ici, les communistes furent nombreux à prendre le maquis ( Haute-Loire, Pilat, monts du Forez, etc.) et à entrer en Résistance contre le régime de Vichy allié à l’Allemagne nazie. Ils furent nombreux à ne jamais revenir. Parmi ces grands noms de la Résistance locale, il y a Théo Vial-Massat, Baptiste Beaulaigue, Serge Veyssière, Camille Pradet, Denise Bastide ou Joseph Sanguedolce, un des prédécesseurs de M. Perdriau à la mairie. Ces résistants étaient tous des communistes dont l’engagement contre le fascisme, pour la liberté et la République française devrait inspirer d’avantage de respect à l’actuel maire de Saint-Étienne.
En assimilant communisme et nazisme, M. Perdriau souhaite faire disparaître une double mémoire. Celle de la gauche révolutionnaire, de son combat historique pour la paix, la justice sociale, contre le fascisme et l’impérialisme, et celle de la droite libérale et conservatrice, dominée par la défense des intérêts de la haute bourgeoisie et du système capitaliste, proche dans les valeurs mais aussi dans les actes et les alliances politiques avec l’extrême-droite.
Monsieur Perdriau sait bien que nous ne sommes pas des fascistes mais dire cela lui permet de détourner la réalité historique selon ses intérêts politiques, en attribuant les pires atrocités de l’Histoire à ceux qui les ont combattus et qui étaient souvent bien seuls dans leur lutte.
Ils étaient antifascistes, nous le sommes. Ils étaient communistes, nous le sommes. Ils portaient le drapeau rouge, nous le portons et le porterons toujours.
En définitive, M. le maire de Saint-Étienne cherche à jeter le discrédit sur notre idéologie politique : le marxisme. Il jette par la même le discrédit sur l’œuvre et l’action du grand tribun qu’était Jean Jaurès, l’un des plus grands représentants du marxisme en France. Souvenons-nous que de son vivant, Jaurès a été conspué et insulté par la droite française au nom de l’Union Sacrée. Elle continue de le faire aujourd’hui en dépolitisant son combat.
Si, finalement, c’est notre esprit révolutionnaire que M. Perdriau ne supporte pas, comment pouvait-il rendre hommage à Jean Jaurès qui était comme nous, un révolutionnaire ?
Vive le Socialisme !
Hommage à Jean Jaurès !
Nous continuons son combat.